Résumé de la 4e partie Baros s?est aperçu que l?hélicoptère d?occasion était hors d?état de fonctionner et que l?expédition officielle risquait d?arriver avant la «Caravane de la solidarité». En effet, il n?y a là que quarante corps complètement carbonisés et dix autres à demi dévorés par les fourmis, gisant au milieu des tôles tordues. Un couple est encore enlacé. Le pilote est complètement calciné à son poste. Le radio a ses écouteurs aux oreilles. L?hôtesse tient encore une cafetière dans sa main crispée. Il y a des intestins enroulés autour d?une branche? «Qu?est-ce que vous avez trouvé ? demande José Carlos. ? ça?» Ils font le compte : deux cent mille dollars en billets, six colliers de perles et cinq cents grammes d?aigues marines. «C?est tout.» La présence de ces objets prouve peut-être que l?épave n?a pas été pillée avant l?arrivée de la «Caravane de la solidarité». Mais rien ne prouve que ces hommes, tous des aventuriers sans foi ni loi, n?ont pas fait main basse sur d?autres objets de valeur. Les deux premiers jours qui suivent, pendant que les experts examinent les débris, les sauveurs des deux équipes réunissent leurs efforts pour inhumer rapidement les restes des victimes, qu?il n?est pas question de transporter à travers la jungle. Des croix de bois sont plantées sur les tombes. Les dollars, les colliers de perles et les pierres précieuses sont enfermés dans un sac plombé. La clairière est déblayée pour permettre l?atterrissage de l?hélicoptère. Puis, le travail de l?expédition officielle étant fini, l?hélicoptère commence à réembarquer ses membres. C?est alors que l?affaire va prendre des dimensions imprévues. Les aventuriers de la «Caravane de la solidarité» dont l?hélicoptère est décidément inutilisable, tentent d?entrer en rapport par radio avec Ademar de Baros, mais celui-ci est introuvable. Lorsque l?hélicoptère officiel revient pour son dernier voyage, le lieutenant d?Ademar, pris d?un soupçon, interroge le pilote. «Et nous ? vous revenez nous chercher ? ? Je ne sais pas», répond le pilote. Le lieutenant d?Ademar hurle un ordre. Les parachutistes ceinturent le directeur de la compagnie américaine et José Carlos. Avant de les entraîner sous les arbres, le lieutenant d?Ademar crie à l?adresse du pilote : «La vie de ces deux otages dépend de notre rapatriement.» Un ressortissant américain étant en danger, l?ambassadeur des Etats-Unis élève une protestation. Le gouvernement brésilien dépêche une escouade de parachutistes militaires à cent cinquante kilomètres de l?épave. Et l?on essaie de joindre Ademar de Baros. Il est introuvable et pour cause : ayant compris que l?affaire tournait mal, renonçant à sa campagne présidentielle, il est parti pour un long voyage en Europe. On ne parvient à établir la première communication entre l?état-major brésilien et les révoltés, munis d?un petit poste émetteur, que deux jours plus tard. la conversation est plutôt dramatique. «Les otages sont-ils vivants ? ? Oui, répond le lieutenant d?Ademar. ? Nous voulons leur parler. ? D?accord? Voici José Carlos. Parlez. ? Allô? ici José Carlos. ? Parlez-vous librement ? ? Oui, pour le moment. ?Votre femme vient d?entrer en clinique. L?accouchement est imminent. Elle est en bonne santé. Et vous, êtes-vous maltraité ? ? Non. ? Comment est la situation ? _ Plutôt tragique.» José Carlos explique que les aventuriers ont épuisé leurs vivres. Ils recueillent l?eau de pluie en tendant leurs vêtements pourris sous l?averse quotidienne, ils vivent dans la terreur d?être abattus un par un par les flèches au curare des Indiens, dont la présence est invisible mais probable. Trois jours plus tard, ce sont de véritables fantômes qui se hissent péniblement dans le vent furieux du rotor qui secoue les feuillages, à la lisière de la clairière. Le lieutenant d?Ademar, abandonné par son patron, est incapable de tenir ses troupes en main. C?est José Carlos, l?otage, qui a pris le commandement de cette bande d?éclopés tremblants de fièvre et qui laisse trois cadavres dans la clairière. «J?ai une bonne nouvelle pour vous, dit le pilote à José Carlos. C?est une petite fille.»