Revendication n Les handicapés moteurs interpellent le président de la République pour mettre fin à leur calvaire qui n'a que trop duré. Invités, hier, au forum d'El-Moudjahid à l'occasion de la Journée nationale du handicapé, célébrée le 14 mars de chaque année, les représentants de l'association des handicapés moteurs Ettahadi ont saisi cette opportunité pour rappeler, pour la énième fois, les conditions difficiles auxquelles fait face quotidiennement cette catégorie de la population. Il s'agit, entre autres, du manque de commodités nécessaires à leur accessibilité aux lieux publics, la non-scolarisation des enfants, le rejet de leurs dossiers d'emploi et de logement social, une pension dérisoire… «C'est un calvaire au quotidien que nous vivons depuis des années», a expliqué Bouzara Hamza, président de l'association des handicapés moteurs Ettahadi en lançant un appel de détresse aux autorités publiques, afin d'agir le plus vite possible pour mettre fin aux abus de certains responsables qui semblent ignorer les droits de cette frange vulnérable de la société. Pour Toufik Bouzidi, vice-président de la même association, il faut prendre des mesures en urgence pour rendre le droit à la vie à cette catégorie qui souffre dans l'indifférence totale. «Nous voulons être considérés comme des citoyens à part entière», dit-il en appelant au respect des droits des invalides. Outre l'application de la loi concernant les droits civiques (travail, logement, scolarisation…), M. Bouzidi réclame la révision à la hausse de la pension des handicapés qui ne répond plus, d'après lui, à la réalité des choses. «Aujourd'hui, il nous est impossible de vivre avec 4 000 DA, une somme dérisoire par rapport au pouvoir d'achat des Algériens», ajoute-t-il en souhaitant que celle-ci soit augmentée au moins à 15 000 DA, c'est-à-dire au moins le Snmg (Salaire national minimum garanti). Pour sa part, Kenza Daouadji, secrétaire générale de la même association, a exposé le problème d'inaccessibilité aux trottoirs. «Nos trottoirs ne comportent pas des pentes permettant l'accès avec les chaises roulantes», déplore-t-elle, évoquant par ailleurs le problème des couches qui ne sont plus offertes gratuitement aux handicapés moteurs. Le transport public est une autre problématique abordée lors de ce forum. «Depuis 2009, on n'accepte plus la gratuité aux handicapés dans les trains», rappelle-t-elle. Au niveau de l'emploi, les entreprises refusent même d'appliquer la loi. «Même si celle-ci exige que 1% des postes d'emploi soit réservé aux handicapés, les chefs d'entreprises ne recrutent pas les personnes invalides», regrette-t-elle. Idem pour les élèves handicapés qui sont souvent «refoulés» par les directeurs des établissements, alors que les lois de la République garantissent le droit de scolarité à tous les enfants sans distinction aucune. A noter, enfin, que les représentants des handicapés moteurs lancent un ultimatum aux autorités jusqu'à la fin de l'année en cours pour régler tous ces problèmes. A défaut, ils recouront, ont-ils averti, à la protesta en organisant des marches à travers tout le territoire national.