Constat n Les handicapés moteurs vivent dans des conditions «très difficiles». «C'est un calvaire au quotidien», estime le président de l'Association des handicapés moteurs. La non-scolarisation des enfants et l'inaccessibilité aux lieux publics sont entre autres les difficultés auxquelles font face les handicapés moteurs. «Nous rencontrons un problème d'accessibilité partout, même au niveau du ministère de la Solidarité nationale ! Les trottoirs ne comportent pas de pentes permettant l'acheminement des personnes sur chaise roulante. Et nous sommes confrontés au même problème dans les transports. Les handicapés qui habitent au 3e ou 4e étage, vous imaginez les difficultés qu'ils rencontrent. Le handicapé souffre au quotidien et le ministère de la Solidarité ne fait rien», a expliqué Bouzara Hamza, président de l'Association nationale des handicapés moteurs Ettahadi, dans une conférence animée au centre de presse d'El Moudjahid. «Chaque année, on nous fait des promesses, mais il n'y a rien de concret. Les handicapés ont perdu tout espoir. Quand on se présente au ministère, on nous dit : ‘'Aujourd'hui, ce n'est pas un jour de réception''», a-t-il ajouté. Un autre membre de l'association a déploré la non-application des différentes lois qui ont été promulguées pour la protection des handicapés. «Des lois existent, elles sont votées par le Parlement mais elles ne sont pas appliquées. Quel est le rôle des pouvoirs publics dans la prise en charge des handicapés ? Il faut que l'Etat fasse preuve de responsabilité, car les handicapés moteurs sont des citoyens algériens à part entière. Nous ne demandons pas la charité, mais nous revendiquons seulement nos droits. Notre pays est riche, mais nous souffrons, nous sommes marginalisés…», a-t-il dit les larmes aux yeux. «Que les pouvoirs publics sachent que, dans la société, il existe une frange nommée handicapés moteurs et que leurs souffrances sont multiples», a renchéri le président de l'Association nationale des handicapés moteurs. Outre toutes ces difficultés, les handicapés sont souvent confrontés à des questions embarrassantes de personnes ‘'insensibles'' à leur souffrance physique et psychologique. Nous ne souffrons pas de notre handicap, mais surtout du regard et du mépris d'autrui. On nous tue à petit feu», a déploré M. Bouzara. C'est pourquoi les membres de l'Association nationale des handicapés moteurs souhaitent qu'un regard différent soit porté sur eux par les autres personnes. «Nous sommes des citoyens normaux comme tout le monde», ont-ils souligné. Dans ce sens, le Dr Abdelkader Bouras, président de l'association Shifa des maladies neuromusculaires, a rappelé que notre pays a ratifié les conventions internationales relatives à la protection et à l'assistance des handicapés. «Notre pays n'a pas seulement signé la Convention relative à la protection des personnes handicapées, mais il l'a ratifiée. Donc, il est dans l'obligation de respecter ses engagements», a-t-il précisé.