Afflux Malgré l?engouement qu?a connu le Salon de l?immobilier, la plupart des visiteurs issus de couches moyennes ou défavorisées sont «juste venus jeter un coup d??il» pour voir un produit qui pourrait peut-être convenir à leur petite bourse. Mais hélas, c?est la désillusion pour la majorité d?entre eux. Un cadre douanier, qui a pris la peine de venir deux jours de suite et de visiter tous les stands à la recherche de la formule la mieux adaptée à ses possibilités, s?est retrouvé au bout du périple plus désorienté et plus déçu qu?auparavant. «Quelle que soit la formule proposée, le logement est trop cher. Les petites bourses sont incapables d?y accéder», a-t-il affirmé. M. L. raconte sa mésaventure : « Après 30 ans de service, j?occupe toujours un logement de fonction. J?ai tout vendu pour rassembler l?argent nécessaire à l?achat d?un appartement, car je risque de me retrouver à la rue d?un moment à l?autre, mais je n?y suis pas parvenu. J?ai vendu ma télé, mon lecteur CD et quelques meubles et je suis même prêt à vendre un rein. Je vous assure que je suis sérieux parce que je n?ai rien d?autre à proposer». Ce père de deux enfants qui exprimait à tout venant sa colère et son désespoir a, certes, inquiété quelques passants qui pensaient que le pauvre homme a perdu l?esprit. Mais d?autres qui partageaient la même angoisse acquiesçaient à chacune de ses paroles. Un couple, la quarantaine, qui s?est arrêté sur les «paroles de vérité» de ce cadre douanier sont, eux aussi, passés aux aveux. Leur vie de couple est entretenue à distance. La femme vit chez ses parents avec ses deux enfants tandis que le mari vit chez les siens dans une ville de l?Ouest. Chacun des deux attend impatiemment le jour où la famille sera réunie sous le même toit, mais après avoir analysé toutes les offres des promoteurs, ils affirment qu?ils ne s?attendent pas à un miracle. «Les formules proposées restent au-dessus de nos moyens même si nous sommes tous les deux fonctionnaires. Certaines d?entre elles présentent quelques contradictions dont nous n?avons pas saisi la portée». Le couple s?interroge sur les motifs de l?interdiction, dans le cadre de la formule du Logement social participatif (LSP), de bénéficier d?un logement hors de sa wilaya de résidence. La limitation se traduit par l?obligation de fournir un certificat de résidence. «J?estime que cette mesure est pénalisante, c?est une incitation ouverte à la falsification. Autrement, comment expliquer que l?on vous impose de vous limiter à votre wilaya de résidence alors que celle-ci ne compte pas de projets LSP ou qu?elle soit tout simplement saturée par la demande. C?est incompréhensible et injuste ! »