Opinion n L'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour plaide pour le changement du système dans sa globalité, la garantie des libertés et une levée effective de l'état d'urgence. «Nous aspirons à un changement radical du pouvoir et non au changement de personnes qui le symbolisent», a dit M. Benbitour, lors d'un meeting populaire, organisé, hier, vendredi, par l'Alliance nationale pour le changement (ANC) à la salle Atlas d'Alger. Pour lui, le changement doit être réalisé à travers une levée réelle de l'état d'urgence ainsi que l'ouverture du champ politique et médiatique. Mais aussi en offrant la possibilité aux jeunes et cadres d'accéder aux postes-clés et en préservant les richesses du pays. «Le changement est inéluctable, alors autant le laisser se faire de manière pacifique», a-t-il ajouté. Pour sa part, Tahar Benbaibeche, ancien président de l'Organisation des enfants de chouhada a souligné : «Ce n'est ni au pouvoir ni à l'ancienne génération de provoquer le changement. La révolution du changement se fait par les jeunes.» «Régime partez.» C'est ainsi que le président du Rassemblement populaire pour le renouveau, Abdelkader Merbah, a débuté son discours. Il a, de son côté, affirmé que le système a déjà reçu plusieurs messages, rappelant les événements du 3 janvier dernier concernant la flambée des prix du sucre et de l'huile. Il est à noter que près de 2 000 personnes ont pris part à ce meeting qui a regroupé plusieurs partis politiques, dont le mouvement El-Islah, le Rassemblement national républicain (RNR) et des personnalités politiques. Des banderoles appelant à un changement démocratique pacifique ont été arborées à l'intérieur de la salle, appelant au «changement aujourd'hui avant demain», «le pouvoir pour la jeunesse», «pour un Etat de droit et de justice», ainsi que «le peuple veut le changement». Sept intervenants se sont succédé à la tribune de ce meeting, dont MM. Ahmed Benbitour, Djamel Benabdeslam d'El-Islah, Abdelmadjid Menasra du Mouvement pour le changement, Abdelkader Merbah du RNR, Aïssa Belakhdar de la Ligue des associations de la société civile, Aïcha Benhadjar ancienne députée, et Tahar Benbaibeche, ancien responsable de l'Organisation nationale des enfants de chouhada. Des figures du parti dissous, en l'occurrence Ali Benhadj et Kamel Guemmazi étaient présentes à ce rassemblement. Les deux ont d'ailleurs été chaleureusement ovationnés à leur entrée, surtout Ali Benhadj. D'ailleurs, des gens criaient dans la salle à la fin du rassemblement, lui demandant de monter à la tribune pour une intervention. Mais les initiateurs du rassemblement se sont hâtés de mettre fin au meeting, ignorant ces appels. S.L