L'Alliance nationale pour le changement (ANC) organisera le 18 mars prochain à partir de 15h son premier meeting à la salle Atlas de Bab El Oued à Alger. C'est ce qu'ont annoncé, hier, les animateurs de cette organisation lors d'une conférence de presse animée au siège de la maison de la presse Tahar Djaout. Cette première initiative figure parmi une série d'actions, ayant comme objectif l'organisation d'un congrès national des forces de l'opposition, l'adoption d'une charte des droits et des libertés et la mise en œuvre d'une plate-forme de revendications politiques. Lancé, au début du mois, par l'ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour, des représentants d'El Islah, du Parti du renouveau algérien, du Mouvement de la jeunesse pour le développement (MJD), du mouvement El Infitah, de l'Association des oulémas algériens et d'organisations syndicales, l'ANC a pour ambition de regrouper les Algériens, sans aucune réserve vis-à-vis des sensibilités politiques, et ce, afin «d'opérer un changement pacifique vers un système qui respecte l'alternance et les libertés individuelles et collectives». Hier, au cours de leurs interventions, les conférenciers ont qualifié de «tromperie sur la marchandise» et de «leurre» les dernières décisions prises par le chef de l'Etat. Pour Djamel Ben Abdeslam, représentant du parti d'El Islah, la levée de l'état d'urgence n'a rien changé à la donne : «Il n'y a pas eu de levée d'état d'urgence mais plutôt sa confirmation et d'une manière plus dangereuse.» «Il y a eu à mon sens l'instauration d'un état d'urgence bis», a précisé l'orateur. Abordant la question des salles de conférences, Ben Abdeslam s'est plaint des tarifs excessivement élevés pour leur location. «Nous avons voulu organiser notre meeting à la Coupole, les autorités nous ont demandé 90 millions de centimes. Nous avons demandé la salle Atlas, on nous a réclamé 23 millions de centimes. Même la salle de conférences de la maison de la presse n'est pas donnée, elle nous a coûté la bagatelle de 60 000 DA. Et au CIP, il nous faut une autorisation. Inadmissible», s'est insurgé Ben Abdeslam qui s'est interrogé sur l'arrière-pensée des autorités qui avaient annoncé en grande pompe que les salles en question allaient être gratuitement mises à la disposition des partis politiques et des associations. «En voulant contenir la contestation et dissuader les gens de descendre dans la rue, les autorités ont évoqué l'accès gratuit aux salles. Ces tarifs exorbitants ne sont entre autres que des nouveaux obstacles mis en place par le pouvoir», pense le représentant d'El Islah. A la question de savoir si l'ANC a pris attache avec l'ex-chef du gouvernement, M. Hamrouche, afin de travailler en commun accord : Benbitour répond par la négative. «Nous travaillons dans la transparence la plus totale et nous sommes ouverts à toutes les tendances politiques pour arriver à provoquer un changement pacifique», a soutenu Benbitour avant de préciser qu'il ne s'agit pas là d'une fusion ni d'une union mais d'une alliance où toute organisation ou parti politique pourra préserver son programme et son autonomie, ce qui ne les empêcherait pas de travailler ensemble pour amorcer le changement pacifique. «Nous devons nous inspirer de l'expérience tunisienne et égyptienne et le pouvoir également, car il doit comprendre que les citoyens sont capables d'imposer le changement et de faire partir les symboles du pouvoir», a-t-il précisé. Mais comment se matérialise le changement ? Pour l'ANC, l'élément déclencheur pour pouvoir changer le régime n'est autre que la pression de la rue.