Résumé de la 21e partie n Ses parents ont promis la main de Nadjet à son cousin sans la consulter. Son père lui a clairement signifié qu'elle ne peut épouser Salim, un repris de justice. Elle pense se donner la mort, se réjouissant à l'idée d'infliger à ses parents la plus grande douleur de leur vie… Elle les voit déjà pleurant sur son corps, la suppliant de revenir, l'autorisant à épouser Salim… mais elle abandonne vite cette idée, car elle est une jeune fille qui aime la vie. Elle pense aussi à faire une fugue, non pas partir définitivement mais donner à ses parents une idée de l'étendue de son désespoir. Mais elle pense que le mal qu'elle fera à sa famille, à ses frères surtout, sera trop grand : une fille qui fugue passe toujours pour une fille de mauvaise vie, même si par la suite, elle réintègre le foyer familial. Persister dans son refus d'épouser Rabah ? C'est la seule solution envisageable, mais elle ignore si elle tiendra longtemps aux pressions. Si au moins, elle bénéficiait du soutien d'un membre de sa famille. Hormis sa sœur cadette, Souad, qui s'est toujours rangée de son côté mais qui, hélas, est aussi faible qu'elle, tout le monde est contre elle. Sa mère, son père et ses deux frères. Ses frères ne parlent pas beaucoup avec elle, notamment, l'aîné, Hamza : il ne pense et ne fait que ce que pensent et font ses parents. Et si on lui demandait son avis, il se rangerait indubitablement de leur côté : pas question qu'elle épouse un «repris de justice», son cousin est le «meilleur parti» pour elle... Quant au second, Salah, qui n'a, il est vrai, que quinze ans, il n'a pas voix au chapitre. Mais si on lui demande son avis, lui qui se prend déjà pour un homme, gardien de la vertu de ses sœurs, il optera pour le cousin. — Je suis perdue ! dit-elle, à sa sœur — Tu ne dois pas te décourager, dit Souad. Et puis, on ne t'obligera pas à épouser le cousin, si tu ne veux pas. On ne l'oblige pas mais les pressions qui s'exercent sur elle commencent à devenir insupportables. Ainsi, deux jours après la dispute, alors qu'elle croyait que les choses rentraient dans l'ordre – sa mère ne lui parle plus de Rabah – elle va dans la cuisine, préparer le dîner. — Retourne à tes études, lui dit sèchement sa mère. — Je n'ai rien à faire, dit Nadjet, surprise par le ton — Alors va regarder la télévision La jeune fille surprise, sort de la cuisine. Elle fulmine. — Elle a osé… Sa mère ne l'a jamais traitée de la sorte. Au dîner, c'est Baya, aidée de Souad, qui prépare la table, et quand Nadjet se lève pour donner un coup de main, elle la renvoie. — Va, va… On dîne dans un silence total alors qu'habituellement on bavarde. Même les garçons ont le nez baissé, dans leur assiette. — Hum, hum.. Il se passe quelque chose, se dit la jeune fille… Mais quoi ? (A suivre...)