Résumé de la 15e partie n Nadjet ne sait pas si elle pourra résister encore longtemps à ses parents qui l'incitent à épouser son cousin… Elle ne cesse de penser à Salim… C'est la rentrée, après quinze jours de vacances. Quinze jours de réclusion plutôt ! elle n'est sortie que deux ou trois fois, à chaque fois accompagnée de sa mère. Pas moyen donc de revoir Salim, qu'elle a juste aperçu, une fois, dans le quartier. Il lui a fait signe et elle a répondu par un autre signe. Mais cette fois-ci, elle espère qu'il viendra à l'université et qu'elle pourra sortir avec lui ! Elle a besoin de le revoir, de lui parler, de l'entendre parler ! elle a besoin aussi de le toucher, de lui dire combien elle l'aime. Oui, il n'y a plus désormais d'hésitation : elle l'aime, c'est lui qu'elle veut épouser ! Elle a préparé la veille ses affaires, elle a repassé ses vêtements, s'est fait un shampooing et a tiré, aidée de sa sœur, ses cheveux. — Tu vas à la fête ? a dit sa mère avec ironie. — C'est la rentrée ! s'est-elle contentée de répondre. — La rentrée, c'est pour les études pas pour un défilé de mode ! Elle n'a pas répondu à cette remarque, mais elle a compris que sa mère n'est pas contente de la voir reprendre le chemin de l'université… Un chemin sur lequel elle peut rencontrer Salim ! Elle sait aussi que s'il n'avait tenu qu'à sa mère, on l'aurait contrainte à arrêter ses études, on l'aurait fiancée à son cousin Rabah sans même lui demander son avis. Sa mère ne lui a-t-elle pas raconté, à maintes reprises, dans quelles conditions on l'avait mariée ? «Ta grand-mère paternelle, que Dieu ait son âme, est venue demander ma main ; ma mère a consulté mon père et comme nos deux familles étaient apparentées, ma mère a dit : ‘'C'est le mari qu'il lui faut !'' et ma main a été accordée. Sans me demander mon avis ! Je l'ai su quelques jours après, quand ma belle famille est venue faire officiellement la demande !» et quand Nadjet lui demande pourquoi elle a accepté, elle répond : «Je ne pouvais faire autrement, on aurait exercé sur moi des pressions et j'aurais fini par céder !» Cette façon de procéder n'a plus cours aujourd'hui, mais des pressions sont toujours exercées, les filles ne sont toujours pas libres de choisir librement l'homme de leur vie ! Au moment de sortir, Baya lui dit, sur un ton mi-protecteur mi-menaçant : — Fais gaffe à toi ! Comme la jeune fille la regarde, surprise par cette mise en garde inhabituelle, elle dit : — Attention aux agresseurs ! Mais Nadjet sait bien contre quoi elle la met en garde. Une fois dehors, elle hume longuement l'air frais du matin et elle pousse un soupir. — Enfin ! Ce qu'elle veut maintenant, c'est revoir Salim ! (A suivre...)