La problématique de l'expérimentation dans le théâtre a été au centre des débats d'une conférence ouverte jeudi à Mila, en marge des 3es Journées nationales du théâtre expérimental. Le dramaturge, Abdelhalim Bouchraki, a souligné lors de cette rencontre organisée à la Maison de la Culture Moubarek El-Mili, que l'expérimentation dans le théâtre moderne repose sur «l'équilibre» entre la recherche esthétique et le contenu et tente de projeter sur l'expression théâtrale l'effet révolutionnaire de ce que fut l'expérimentation scientifique pour la science. Ce type de théâtre qui s'est imposé durant le XXe siècle et qui avait été marqué par une répulsion pour les vieilles formes stéréotypées et l'apparition de nouvelles formes, avec notamment le théâtre de Bertolt Brecht, qui brise le modèle aristotélicien figé de l'esthétique, a indiqué le conférencier. «Les œuvres de Brecht, véritable gardien des valeurs culturelles humaines, furent une sorte de réplique au machiavélisme raciste ressuscité par la doctrine hitlérienne», a estimé M. Bouchraki, affirmant que «le contenu de l'œuvre en détermine la forme dont le succès ou l'échec se révèle au travers de l'accueil que donne le public à l'œuvre.» La manifestation a également donné lieu à des débats sur les deux pièces Le professeur Klenow de la troupe de l'atelier dramatique (Mila) et La voix jaune de la troupe Albatros (Blida) présentées la veille. Trois pièces sont prévues pour la soirée de jeudi. Il s'agit de Le mur des Chevaliers de la scène (Adrar), Costa du théâtre de Boudouaou et Harraga de la troupe Derraj (Oran).