Demi-mesure n De nombreux secteurs s'attendaient à un alignement sur le week-end universel. Conséquence : l'économie reste fermée sur elle-même. InfoSoir : Comment percevez-vous, en tant qu'économiste, le nouveau week-end dit «semi-universel» appliqué depuis le 14 août dernier ? Hocine Amer Yahia : Jusqu'en 1976, nous avons vécu au rythme du week-end dit universel (samedi et dimanche), car appliqué dans la quasi-majorité des pays du monde. Ensuite, il a été changé pour devenir jeudi et vendredi. La décision a été plutôt démagogique, car elle ne répondait à aucune demande pour ne pas dire aspiration du peuple. Cela relevait simplement d'une gestion chaotique du pays, comme cela se passe encore aujourd'hui. Plus de 30 ans après, on décide de couper la poire en deux. On adopte ce que l'on appelle chez nous le week-end semi-universel : vendredi et samedi, semble-t-il, pour des raisons économiques. Un autre jour, peut-être, on reviendra à l'un ou l'autre des week-ends. Cela relève de l'inconscience que de vouloir livrer un combat tout seul contre le monde entier, pour affirmer son identité, alors que celle-ci ne peut s'affirmer que par le développement économique et social de la nation. L'économie nationale profite-t-elle réellement de ce changement ? Non, l'économie nationale reste toujours fermée sur elle-même. L'industrie, le tourisme, l'agriculture, les services... comptent peu de partenaires étrangers. D'ailleurs, rien n'a changé pour les services financiers et bancaires qui avaient adopté le nouveau week-end bien avant. Bien au contraire, ce changement qui n'est qu'une demi-mesure a déstabilisé bien des activités nationales, car il a inversé l'ordre des choses. Ce qui était le premier jour du week-end est devenu le second. Quels sont les secteurs qui bénéficient concrètement de ce réaménagement ? Aucun de manière notable. Le changement a peut-être facilité la communication avec l'étranger, sans plus. Avez-vous des chiffres concernant les gains ou les pertes liés à ce changement ? Non, on ne peut chiffrer l'impact lié au changement intervenu. Avons-nous, à votre avis, rattrapé le retard accumulé lorsque le week-end était jeudi-vendredi ? Non plus, car le retard est dû à d'autres causes, même si la suppression du week-end universel a influé négativement sur l'image de l'Algérie, en ce qui concerne notamment l'environnement des affaires.