Résumé de la 7e partie n Sir Charles Granville, qui entretient Emma Lyon, a des difficultés financières. Il songe à épouser une femme à dot quand il apprend que son oncle a perdu son épouse. A cinquante-cinq ans, Lord William Hamilton, ambassadeur de Sa Majesté le roi George III aux Deux-Siciles, est encore un homme en pleine santé. Il aime la bonne table, les bons vins… et surtout les belles femmes ! Tant qu'il avait son épouse, Charles, son neveu, pouvait espérer, en l'absence d'enfant, hériter de l'immense fortune de l'oncle mais maintenant que celui-ci est veuf, il y a un risque qu'il se remarie. Se remarier signifie la possibilité d'avoir des enfants et donc des héritiers… Dans ce cas, Charles devrait dire adieu à la fortune de Hamilton ! il faut absolument empêcher l'oncle de contracter un mariage : il peut prendre toutes les concubines qu'il désire, mais pas une épouse qui lui pourrait lui donner des enfants légitimes ! Comment faire ? Par quel moyen détourner l'oncle du mariage ? C'est alors que Charles pense à Emma, Emma qu'il a recueillie, alors qu'elle venait d'être chassée par son ami Harry Fetherstone Haugh. Emma qu'il entretient, sur laquelle il veille, en dépit des difficultés qu'il éprouve. Eh bien, il est temps pour elle de lui rendre service. Il va tout simplement l'envoyer en Italie, avec pour mission de «tenir compagnie» à l'oncle, c'est-à-dire de détourner son attention des autres femmes, notamment celles susceptibles de l'épouser ! Charles a déjà présenté Emma à son oncle, au cours d'une réception, et la jeune femme a plu au quinquagénaire. C'est donc avec plaisir qu'il l'accueillera. Mais comment «proposer» la jeune femme à l'oncle ? Charles a une idée. Il a fait exécuter, une fois, le portrait de la jeune femme par un de ses amis, il l'envoie aussitôt à son oncle. Dans une lettre qu'il joint au colis, il lui parle longuement de la jeune femme. Elle est d'une beauté sans pareille, d'une grande sensibilité aussi…, il reconnaît que lorsqu'il l'a recueillie, elle était grossière et sans éducation, parce que provenant d'un milieu roturier, mais il a su lui donner de l'instruction, en faire une vraie dame. Aujourd'hui, elle réunit la beauté et la grâce, l'éducation et les bonnes manières. Il voudrait la garder auprès de lui toute sa vie mais, hélas, il n'a plus les moyens, à cause de ses difficultés financières, de continuer à l'entretenir, de dépenser de l'argent pour elle… L'oncle lui répond : il trouve la jeune femme très charmante et il comprend que son neveu éprouve tant de regrets à s'en séparer, mais il ne fait aucune proposition. Alors, sans hésiter, Charles écrit une seconde lettre, cette fois-ci, sans détour : «Mon oncle, je souhaite envoyer auprès de vous cette jeune personne. Elle saura vous tenir compagnie et vous divertir.» On ne peut pas être plus direct. Bien sûr, Charles court le risque que le veuf, dans un excès de moralisme, s'offusque de la proposition et fustige son neveu, mais la réponse parvient quelques jours après. «D'accord, tu peux m'envoyer la jeune femme !» (A suivre...)