Guerre n Le camp Alassane Ouattara reconnu par la communauté internationale a affirmé ce samedi matin avoir découvert de «nombreux charniers». Il accuse les partisans du chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo d'en être responsables. Le gouvernement de Ouattara «tient à informer de la découverte de nombreux charniers dans l'ouest du pays, notamment à Toulépleu, Bloléquin et Guiglo, dont les auteurs ne sont autres que les forces loyales, les mercenaires et les milices de Laurent Gbagbo», selon un communiqué. Ces accusations interviennent juste après l'annonce par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) qu'«au moins 800 personnes» ont été tuées mardi 29 mars lors de «violences intercommunautaires» à Duékoué, le grand carrefour de l'Ouest ivoirien. «Il n'y a pas de doute qu'il s'est passé dans cette ville quelque chose d'une grande ampleur sur quoi le CICR continue de récolter des informations», selon le CICR, précisant que les délégués de la Croix-Rouge avaient «eux-mêmes vu un très grand nombre de corps». Le gouvernement Ouattara a, en outre, rejeté les accusations de l'ONU, qui a dit, hier, vendredi, craindre de «graves violations des droits de l'homme» commises par les forces pro-Ouattara, en particulier dans l'Ouest. «Nous disposons d'informations non confirmées faisant état de graves violations des droits de l'homme commises par les Forces républicaines de Côte d'Ivoire, les forces pro-Ouattara», avait déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Ces violences auraient été enregistrées, «en particulier, dans les régions de Guiglo, Daloa à l'Ouest», avait-il précisé. Le gouvernement Ouattara «rejette fermement ces accusations et dément toute implication des Forces républicaines de Côte d'Ivoire (FRCI, pro-Ouattara) dans d'éventuelles exactions». Dans le passé, le camp Gbagbo a, lui aussi, accusé ses rivaux de commettre de nombreuses exactions sur les civils, notamment dans l'Ouest. Les combats ont, par ailleurs, fait rage, hier, vendredi, à Abidjan, entre les forces du chef d'Etat sortant Laurent Gbagbo, qui s'accroche désespérément au pouvoir, et celles de son rival Alassane Ouattara. Au Plateau, quartier du palais présidentiel, les rafales de kalachnikovs et les tirs d'armes lourdes s'étaient succédé à un rythme soutenu, dont certains, d'une très forte intensité, faisaient trembler les murs des immeubles, ont indiqué certains témoins. Les rues étaient désertes, les habitants restaient terrés chez eux. Même intensité des combats dans le quartier chic de Cocody au nord du pays, dans un large périmètre proche de la résidence présidentielle et de la télévision d'Etat RTI et près du camp militaire d'Agban, dans le quartier voisin d'Adjamé. Les appels à quitter le pouvoir lancés à Gbagbo se sont multipliés, de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) au secrétaire général de l'ONU, à la France, aux Etats-Unis et à l'Union européenne. Mais un porte-parole de Laurent Gbagbo a répété que ce dernier n'«abdiquerait pas».