L'arrivée de plus de 22 000 immigrés à Lampedusa et les mesures de contrôle mises en place par la France à sa frontière avec l'Italie ont provoqué un désaccord entre les deux pays. Alors que l'UE a condamné ce contrôle, Rome accuse aussi Paris de manque de solidarité dans la gestion de la crise des immigrés. La commission européenne a condamné hier, vendredi, les contrôles mis en place par la France dans la zone frontalière avec l'Italie pour la seule fin d'intercepter les migrants tunisiens. La France et l'Italie sont membres de Schengen, l'espace européen sans frontières intérieures, a rappelé la commissaire en charge de l'Immigration. «La France pourrait évoquer une menace grave à l'ordre public, mais nous ne sommes pas dans ce cas», a-t-elle précisé. Elle a en outre estimé que «les autorités françaises ne peuvent pas les renvoyer en Italie». L'Italie a accusé ces dernières semaines l'UE et en particulier la France de manque de solidarité dans la gestion de la crise des immigrés, plus de 22 000 sont arrivés sur son territoire depuis le début de l'année. Hier, le chef du gouvernement italien, a annoncé que son pays demandera à la Tunisie d'accepter le rapatriement des milliers de migrants arrivés depuis le début de l'année. C'est «la solution principale» pour Silvio Berlusconi qui a réclamé davantage de solidarité européenne. M. Berlusconi a annoncé que son pays va ouvrir des centres d'accueil près des frontières pour les migrants, voulant se rendre en France ou Allemagne et la délivrance de permis de séjour qui permettraient aux migrants «de circuler librement en Europe». «Il s'agirait de permis temporaires pour ceux qui souhaitent un regroupement familial et cela permettrait de surmonter l'obstacle mis par certains pays comme la France à la libre circulation dans la zone Schengen», a précisé le ministre de l'Intérieur. Le Premier ministre français a essayé de minimiser le désaccord entre Paris et Rome, en déclarant ce matin au quotidien Corriere della Sera, que «…la France est totalement solidaire de l'Italie en ce qui concerne les ondes migratoires provoquées par les révolutions dans le sud de la Méditerranée». «Nous ne pensons pas que chaque pays puisse affronter seul la situation. Nous devons renforcer la surveillance des côtes maritimes et l'Europe doit soutenir l'Italie financièrement aussi», a affirmé M. Fillon.