En dépit des difficultés de réaliser la pierre philosophale, de nombreux alchimistes, magiciens et savants ont prétendu, à travers les siècles, l'avoir fait. L'histoire retient le nom de Raymondo Lule, un savant espagnol qui avait séjourné à Béjaïa et qui avait lu les ouvrages arabes sur le sujet. Il aurait réalisé une transmutation pour le compte du roi d'Angleterre. Il aurait obtenu une telle quantité d'or qu'on s'en était servi pour frapper de la monnaie. Mais c'est surtout le Français Nicolas Flamel que l'on cite comme l'heureux possesseur de la pierre. Né en 1330, il se passionnait aussi pour l'alchimie et comme beaucoup de ses contemporains, il a longuement recherché la pierre philosophale. Il ne l'aurait trouvée qu'au bout de vingt années de recherches et de peines. C'est en tout cas ce qu'il soutient dans son célèbre ouvrage, L'Explication des figures hiéroglyphiques, rédigé entre 1399 et 1413. mais publié seulement en 1612, soit deux siècles plus tard ! Selon les biographes de Flamel, celui-ci qui était modeste est devenu subitement riche. Il s'est mis à dépenser sans compter et à acheter des terres et des immeubles. Il a laissé une grande fortune à ses héritiers mais il s'est gardé de leur léguer le secret de la pierre ! Ce secret, un autre homme, un Anglais, semble l'avoir découvert au XVIe siècle. Il s'agit d'un certain Kelley, notaire de profession à Londres. Il était spécialiste de l'anglais ancien et n'hésitait pas, quand des clients le lui demandaient, à retoucher d'anciens titres de propriétés, il en fabriquait même, en leur donnant, avec des produits spéciaux, la patine de l'ancien. Banni de Londres, il s'est réfugié au pays de Galles où il aurait fabriqué la pierre philosophale qui l'a rendu riche. C'est ce Kelley qui s'est associé avec John Dee que nous avons évoqué parmi les magiciens célèbres.