Résumé de la 9e partie n Des hommes à la solde de Gilles de Rais parcourent les villages, à la recherche d'enfants et d'adolescents qui serviront de victimes au monstre. Les enfants «recrutés» par les sbires de Gilles de Rais sont souillés de la plus horrible façon, puis tués et jetés dans le feu. Ils seront des dizaines à subir ce sort. Cependant, même s'il continue à avoir des rapports avec le monde extérieur, Gilles de Rais s'isole de plus en plus. Il va même se construire son propre univers. Il a une armée qu'il habille avec des uniformes qu'il a lui-même imaginés. Il a ses domestiques, sa cour, ses juges et même ses prêtres. Comme il aime beaucoup la musique, il a également fondé une chorale d'enfants qu'il entend chanter avec ravissement. Il est ravi que les enfants ont des visages et des voix angéliques. Quelques-uns d'entre eux finiront pitoyablement dans la cheminée du seigneur. Souillés, poignardés, puis brûlés. Gilles de Rais va se mettre à dilapider avec frénésie son immense fortune. Il donne des fêtes grandioses, décore à grands frais son château et, bien entendu, dépense de grandes sommes pour payer ses complices qui lui procurent des enfants. Les banquets qu'il donne régulièrement se prolongent tard dans la nuit et donnent lieu à des orgies. Mais le monstre sait aussi donner des divertissements plus paisibles, voire plus conformes à la morale. Ainsi, on peut écouter de la bonne musique et surtout on regarde, joués par des acteurs professionnels, des mystères, sortes de pièces de théâtre tirées de récits religieux. C'est que Gilles de Rais était croyant et se considérait même comme un bon chrétien ! Sa foi, comme sa pensée, est certainement celle d'un fou, mais qui répond à une logique, qu'il puise dans sa religion même qui enseigne que Dieu pardonne tous les péchés, à condition qu'on manifeste des remords et qu'on lui demande pardon. Gilles de Rais demandera, plus tard, le pardon à Dieu mais, en attendant, il continue à commettre ses crimes. Il pousse le ridicule, après avoir tué ses victimes, a s'agenouiller devant les corps et à réciter cette insolite prière : «Ô petite âme innocente, ne manque pas, quand tu monteras vers le Seigneur d'implorer Sa Miséricorde pour moi ! Demande-lui aussi pardon, dis-lui que je t'ai délivrée de ce monde !» Croyant en Dieu, il croit aussi au diable. Il s'entoure de magiciens qui prétendent communiquer avec satan et, sous leur instigation, il devait s'adonner à des sacrifices d'enfants. Quand l'or vient à lui manquer, il va s'adresser au diable pour lui en donner, mais les séances de magie ne lui apportant rien, il se retourne vers l'alchimie. Et qui dit alchimie, dit pierre philosophale, la poudre ou l'élixir magique qui, selon les Anciens, était capable de transmuter les métaux vils en or. Il entend parler d'un alchimiste italien, un certain Francesco Prelati, qui aurait réalisé des transmutations de métaux vils en or. Il envoie des émissaires le chercher et il promet de le couvrir d'or s'il lui permet d'obtenir la pierre. Prelati accepte, mais il faut beaucoup d'argent pour cela : il va y engloutir une partie de la fortune qui lui reste. (à suivre...)