Réaction n «Les agents du bureau de l'Agence nationale de l'emploi communiquent mal. Il faudrait qu'ils communiquent avec les jeunes selon leur niveau», nous dit Mohammed. Ce jeune chômeur rencontré au niveau d'un bureau de l'Agence nationale de l'emploi à Alger se dit exaspéré par l'attitude du personnel. «Ce ne sont pas tous les jeunes qui parlent la langue de Molière. En m'adressant à un agent, j'ai prononcé un mot en français et apparemment j'ai fait une erreur. Et là il s'est mis à rire. Cela m'a énervé, j'ai rougi mais j'ai gardé mon calme», nous raconte ce jeune, titulaire d'un diplôme de formation professionnelle de peinture en bâtiment. «Je suis là depuis 6h du matin. Je suis venu d'Aïn Naadja pour retirer ma carte bleue ici, et là on me dirige vers le bureau de l'Anem d'Husssein Dey. Je n'y comprends rien. Je n'ai encore rien réglé. Il y a trop de paperasse. C'est un véritable casse-tête car cela demande beaucoup de temps», regrette-t-il. Hamza, un autre jeune diplômé en management, rencontré au bureau de l'Agence nationale de l'emploi de Sidi-M'hamed, nous affirme que cela fait un an qu'il dispose de la carte bleue de l'Anem sans toutefois avoir réussi à trouver un quelconque emploi. «On m'a appelé plusieurs fois pour des entretiens d'embauche. Malheureusement, ils sont restés sans suite. Aujourd'hui, je suis là pour voir s'il y a des offres d'emploi qui correspondent à mon profil. Et j'espère qu'avec les instructions du président de la République, les employeurs finiront par nous recruter, au moins pour avoir une petite expérience», souligne Hamza, qui attend son tour depuis plus de 3 heures. «Cela prend énormément de temps. C'est vraiment trop lent !», se plaint-il. Si certains jeunes sont «déçus» par les prestations au niveau des antennes de l'Anem, l'Ansej ou la Cnac, d'autres sont plutôt satisfaits. C'est le cas d'Abderrahmane, un jeune de 28 ans rencontré à l'antenne de Sidi-M'hamed. Ce jeune a déposé son dossier au mois d'octobre 2010, pour le lancement de son projet d'agence de location de voitures. «On m'a appelé pour présenter mon projet devant la commission. Malheureusement, je n'ai pu le faire car j'étais en déplacement à Oran. Aujourd'hui, je suis là pour un autre rendez-vous devant cette commission. J'avoue qu'ils sont accueillants. Les agents nous expliquent très bien ce qu'il faut faire. Dans mon cas, par exemple, je dois refaire les factures pro forma, car les prix des voitures ont changé entre 2010 et 2011. C'est pour vous dire que je n'ai pas eu vraiment de difficultés», nous dit Abderrahmane, tout en reconnaissant qu'on a pris un peu de temps pour lui fixer un rendez-vous pour passer devant la commission d'évaluation de son projet. «Mais cela est sûrement dû au fait qu'il y a eu beaucoup de demandes pour le même projet», tente de justifier notre interlocuteur. Ce jeune a relevé une «certaine anarchie» ces jours-ci, en raison du nombre de jeunes qui affluent tous les jours à cette antenne de l'Ansej.