Potentiel n A Laghrous, dans la wilaya de Biskra, des commerçants viennent des 48 wilayas du pays pour s'approvisionner en tomates, poivrons et autres courgettes. On ne peut parler d'agriculture saharienne sans évoquer ces vergers qui ont fait leur apparition à Biskra, El-Oued, Laghouat, Djelfa et Ouargla. En quelques années, ces régions sont devenues de véritables «paradis verts», où l'on cultive toutes sortes de fruits et légumes. Ceux qui les ont connues jadis doivent avoir du mal à les reconnaître aujourd'hui tant leur mutation a été profonde. «Ce que j'ai vu récemment à Biskra m'a vraiment impressionné. Je n'en reviens pas franchement, on se croirait en pleine Mitidja. Quand j'ai visité la région dans les années 1990, il n'y avait que du sable. Mais les choses ont radicalement changé depuis», témoigne Abderrahmane, 61 ans, qui exerce en tant que conseiller pour le compte d'une entreprise privée du secteur de l'agroalimentaire. «Il faut se rendre à Laghrous, dans la wilaya de Biskra, pour voir le potentiel de l'agriculture saharienne. Pour moi, cette commune est le potager de l'Algérie. Des commerçants y viennent des 48 wilayas du pays pour s'approvisionner en tomates, poivrons, courgettes, dattes et j'en passe», souligne, de son côté, le président du comité d'organisation de Sud'Agral-2010. «La région d'El-Ménéa mérite également d'être visitée», poursuit-il. Selon lui, néanmoins, l'agriculture saharienne peut réussir dans n'importe quelle région du Sud : «Tout le Sahara peut être cultivé.» Aussi surprenant que cela puisse paraître, les investisseurs dans ce créneau sont pour la plupart originaires du nord du pays. «Il s'agit le plus souvent d'industriels qui ont acheté des terres dans le Sud», note M. Selles, non sans préciser que les premiers à avoir tenté l'expérience sont natifs de Kabylie surtout. Et d'expliquer que les populations locales n'ont pas de traditions agricoles : «Elles ont toujours fait de l'élevage.» Toutefois, «elles sont en train de s'intéresser de près à l'agriculture saharienne», souligne-t-il encore. Ainsi et à titre d'exemple, certains habitants se sont lancés dans l'apiculture, que l'on a crue, à tort, «incompatible» avec le climat saharien. C'est dire que toute activité agricole peut réussir dans le Sud ! 54 exposants à Sud'Agral Depuis 2001, un salon dédié à l'agriculture saharienne est organisé chaque année dans une wilaya du Sud. La 6e édition de Sud'Agral, qui s'est déroulée du 19 au 22 décembre 2010 au complexe sportif El-Alia de Biskra, a vu la participation de 54 exposants, en augmentation de 60% par rapport à la précédente édition. «Ceci est un signe révélateur de l'intérêt porté à cet événement et de la prise de conscience de l'importance stratégique du développement de l'agriculture dans les zones arides et semi-arides», avaient indiqué les organisateurs de cette manifestation au cours d'une conférence de presse. Outre les opérateurs économiques, des organismes d'encadrement et des instituts de recherche et de formation ont pris part à ce salon. Vulgariser les techniques agricoles et pastorales spécifiques aux régions arides, désertiques ou semi-désertiques et d'échanger le savoir-faire et les expériences réussies en la matière sont les principaux objectifs de ce salon.