Intervention n L'incidence du cancer du côlon augmente régulièrement avec l'âge. Le risque devient plus sérieux à partir de 45 ans et double ensuite à chaque décennie. Selon les spécialistes, 4 000 nouveaux cas annuellement sont signalés. L'évolution du cancer colorectal conduit à un taux de mortalité avoisinant les 50% et constitue «un problème de santé publique», estime le Pr Si Ahmed, du service de chirurgie à l'hôpital Frantz-Fanon de Blida. Cette pathologie évitable, la seule qui guérit à 90% si elle est diagnostiquée précocement, a été débattue récemment lors d'une journée d'étude scientifique tenue à l'Institut national de perfectionnement en équipement (Inpe) de Ksar El-Boukhari (Médéa) par l'association El-Badr de Blida d'aide aux malades atteints de cancer, en collaboration avec les représentants du conseil médical, l'Etablissement public hospitalier (EPH) de Ksar El-Boukhari et le Conseil régional de l'Ordre des médecins de Blida. Cette journée tenue à l'occasion de la Journée mondiale contre le cancer et de la 2e Journée médico-chirurgicale de l'EPH de Ksar El-Boukhari a vu la participation d'éminents professeurs et spécialistes algériens de Ksar El-Boukhari, d'Alger et de Blida. Le Pr Si Ahmed considère que «le cancer colorectal est une pathologie préoccupante sur laquelle on doit s'attarder pour pouvoir définir une politique de santé». Dans son intervention, le Dr Bouamra de Blida explique que le cancer colorectal est une maladie fréquente qui pose un important problème de santé publique où plus des deux tiers des tumeurs sont localisées dans le côlon, le reste dans le rectum. Le constat est partagé par le Dr Layaida et le Pr Boucekkine du service de gastro-entérologie du CHU Mustapha-Pacha, qui confirment que ce type de cancers est un problème de santé publique, vu sa gravité et sa fréquence et appellent à la prévention et au dépistage. Spécialiste et chirurgien au CHU Blida, le Pr Boukhatem estime, de son côté, que le nombre de personnes atteintes du cancer colorectal est alarmant, devant pousser à ouvrir un débat sur la prévention de ces lésions. «Les pouvoirs publics devraient mettre à la disposition aussi bien des médecins généralistes que des spécialistes (chirurgiens, radiothérapeutes), les moyens pour pouvoir asseoir une politique de santé fiable, qui va vers la réduction de ce taux de mortalité qui reste effrayant», nous a-t-il expliqué. Ce type de pathologie, selon le Pr El-Houari du CAC de Blida, dénombre près de 4 000 nouveaux cas annuellement en Algérie et près de 1 200 nouveaux cas de cancer du rectum. «On assiste à une augmentation de ces chiffres en relation probablement avec des facteurs environnementaux. En fait, notre environnement est en train de se rapprocher de celui des pays occidentaux réputés pour leurs repas froids et pas sains», souligne-t-il en marge de cette journée. Il se désole de constater que cette maladie touche de plus en plus de sujets jeunes adultes, la cinquantaine environ, «alors que dans les pays occidentaux, c'est aux alentours de 70 ans».