Revendication n Nous ne quitterons pas Alger jusqu'à la satisfaction totale de nos droits légitimes, nous ont indiqué ce matin les patriotes qui campent depuis dimanche à la place des Martyrs. Certains qui savaient que leur «séjour» à Alger allait durer plusieurs jours, ont apporté avec eux de petites tentes qu'ils ont installées sur les lieux. D'autres se réfugient sous les ombrages des quelques arbres qui se trouvent sur un des côtés de la place des Martyrs, totalement grillagée, mis à part un petit passage par lequel ne peuvent accéder que les patriotes et les journalistes. «Nous avons pris les armes. Nous nous sommes exposés au danger nous et nos familles. Et maintenant, on nous tourne le dos, c'est de la pure ingratitude», a indiqué à Infosoir ce matin le délégué des patriotes, aâmi El-Aich Souai. «Nous ne sommes pas ici pour saccager ou faire de la politique. Nous sommes ici pour revendiquer nos droits légitimes, et ceux de nos frères patriotes qui sont morts pour que vive notre pays et pour demander les droits des veuves et des orphelins», a-t-il ajouté, presque en pleurs. «Que tout le monde le sache : nous resterons ici jusqu'à la satisfaction totale de nos droits légitimes», a encore ajouté aâmi El-Aich. Les protestataires demandent à être assimilés aux ayants droit de la guerre de Libération nationale, en se basant sur une expression prononcée par le président de la République, à savoir : «Je prendrai soin des résistants, comme a pris soin la république des moudjahidine». Il s'agit notamment d'accorder aux patriotes morts au combat le statut de chahid (martyr) et d'accorder le titre de moudjahid aux patriotes en vie. En outre, ils revendiquent les privilèges dont bénéficient les deux catégories pré-citées. Parmi les autres revendications figurent l'indemnisation des 16 années écoulées de 1995 à 2011, leur intégration, soit dans des entreprises et sociétés comme agents de sécurité soit à leurs anciens postes avant de s'engager dans la lutte contre le terrorisme. Les patriotes demandent une révision à la hausse de leur pension, de 3 500 DA à 10 000 DA pour ceux dont l'incapacité a été établie à 100%. «Nous avons reçu une invitation d'un simple responsable du Sénat, mais nous l'avons déclinée. Nous voulons parler directement avec les hauts responsables de notre pays», nous a expliqué cet ancien moudjahid de la wilaya d'El-Oued, qui cite les noms de quelques responsables auxquels veulent parler les patriotes, à l'instar de Bouteflika, le président du Sénat, M. Abdelkader Ben Salah, le président de l'Assemblée populaire national (APN), Abdelaziz Ziari, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia.