Les patriotes et autres GLD (groupe de légitime défense) n'ont pas pu organiser leur sit-in devant le Conseil de la Nation. Venus de plusieurs wilayas, certains patriotes ont passé la nuit sur la Place des Martyrs, à Alger. La place en question, devenue, depuis quelque temps, une sorte de «Mecque» où se rassemblent les contestataires, tous secteurs confondus, est complètement quadrillée par des grillages. Les autorités, pour contenir les foules de contestataires, ont trouvé un moyen judicieux en isolant la place à l'aide de grillages métalliques pour contrôler tous les mouvements des manifestants. Seule une petite «brèche», contrôlée par la police, permet de sortir de cette place située à proximité d'un arrêt de bus et du chantier de la station du métro de la Place des Martyrs. Scindées en plusieurs groupes, des dizaines de personnes ont continué hier d'occuper cette place. Il était difficile de distinguer qui était «patriote», «GLD» ou encore faisant partie du collectif des familles victimes du terrorisme. Sur les grillages, l'emblème national, le portrait du président de la République et plusieurs banderoles, sont accrochés. «Rendez-nous notre dignité», peut-on lire sur l'une des banderoles accrochées par les GLD de Tizi Ouzou. En face de la Place des Martyrs, un dispositif sécuritaire est déployé. Des fourgons de la police et un camion à jet d'eau sont stationnés tout au long du Front de mer. D'autres policiers, boucliers au pied ont pris position sur les trottoirs. Les patriotes n'ont pas pu sortir de la Place des Martyrs et n'ont pas, par conséquent, organisé leur sit-in devant le Conseil de la Nation, situé pourtant à quelques encablures de là. Certains représentants des patriotes affirment cependant que ce sont eux qui n'ont pas voulu aller devant la deuxième chambre. La veille, à savoir dimanche, une délégation des patriotes avait été reçue par le président de la commission Défense à l'APN et où une plate-forme de revendications y a été déposée. Les patriotes réclament notamment un statut particulier, une rémunération similaire à celle d'un soldat de l'armée, la gratuité des soins dans les hôpitaux militaires et la réintégration des patriotes radiés. Ne croyant plus aux promesses faites par les autorités concernées, les contestataires s'en remettent au chef de l'Etat pour satisfaire leurs revendications. «Nous demandons au président de la République un statut particulier», nous a déclaré hier un représentant des patriotes qui semblait excédé en déclarant clairement qu'il «va aller loin avec tout journaliste qui déformera les propos et les revendications des patriotes » sans commentaire.