Avis n Selon le secrétaire général du FLN, toutes les revendications sociales exprimées par la rue, «ne renvoient pas à une crise politique.» Toutefois, M. Belkhadem, qui intervenait, hier soir, lors de l'émission télévisée «Hiwar Essaâ», estime que les perspectives politiques qui se profilent ne peuvent avoir un sens sans la prise en considération de ces revendications sociales qui, si elles ne sont pas traitées, risquent d'avoir des «retombées politiques». Au sujet de ces perspectives politiques, le SG du front de libération nationale, a plaidé pour des réformes qui mèneront, à travers une révision constitutionnelle, à un régime présidentiel «amélioré». M. Belkhadem s'est dit, en d'autres termes, favorable à des réformes politiques conduites par le président de la République actuel. «Nous sommes pour des réformes politiques sous la direction du chef de l'Etat à l'intérieur des institutions», a-t-il dit. Il considère que le système constitutionnel en vigueur n'est «ni présidentiel ni parlementaire» d'où la nécessité, selon lui, de revoir la loi fondamentale pour «sortir de cette confusion» et instaurer un système qui «consacre la transparence, le contrôle et la participation la plus large». C'est pourquoi le SG du front de libération nationale estime qu'il faut aller vers «un système présidentiel différent de l'actuel où le président est élu sur la base d'un programme mais pour peu que le parti majoritaire au parlement soit d'une tendance politique différente, le problème de la cohabitation se posera inévitablement, surtout lorsqu'on sait que le pouvoir ne se partage pas». Pour M. Belkhadem, les réformes doivent commencer par un bouquet de révisions dans le dispositif juridique, à commencer par la loi électorale, avec la participation de l'ensemble des partis politiques agréés, puis la loi sur les partis politiques, la loi sur les associations et le code de l'information. La «révision» du code de l'information doit consacrer et renforcer la liberté de la presse, a dit le responsable du FLN, tout en affirmant que le pays allait «dans le sens d'une plus grande ouverture» des médias. Concernant l'ouverture de l'audiovisuel, il s'est dit convaincu que l'Algérie y parviendrait «tôt ou tard» mais «plus tard que tôt» car, a-t-il expliqué, «la relation dialectique existant entre le pouvoir, les lobbies, l'argent et l'information est susceptible d'entraîner le pays dans des méandres dont il peut se passer». A propos d'une éventuelle dissolution de l'Assemblée populaire nationale (APN), le secrétaire général du FLN s'est dit opposé à une telle idée, en déclarant simplement que «nous sommes contre la dissolution de l'APN car nous y représentons la majorité du peuple». Il a expliqué que, de par le monde, la dissolution de l'Assemblée n'intervient que dans trois cas de figure, inexistant en Algérie. «Inutile de postuler au poste de SG de la Ligue arabe…» En réponse à une question sur son éventuelle candidature au poste du secrétaire général de la Ligue arabe, le SG du FLN s'est contenté de répondre : «Il est inutile de postuler à ce poste si la charte de la ligue est maintenue telle qu'elle est et si les Arabes ne sont plus maîtres de leurs décisions». «La Ligue arabe qui s'est réunie pour demander au Conseil de sécurité des Nations unies d'utiliser la force militaire contre un pays membre et son peuple, ne peut plus être considérée comme la maison arabe», a déploré M. Belkhadem en faisant référence à la Libye et à l'intervention étrangère qui s'y déroule. «Nous vivons une ère de médiocrité dans l'action politique arabe», a-t-il encore dénoncé. «Il est prématuré de parler du départ de Bouteflika» «Il est prématuré de parler du départ du président Bouteflika. Le président a encore trois ans à accomplir de son mandat. Je sais qu'il y a une certaine fièvre autour de la présidentielle», a déclaré le secrétaire général du front de libération nationale. M. Belkhadem n'a pas voulu dire si Bouteflika sera candidat à sa propre succession en 2014, date de la fin du troisième mandat de l'actuel locataire d'El-Mouradia.