Le Barça, qui se déplace ce soir à Madrid, compte huit points d'avance sur le Real. Seule une défaite des Catalans pourrait relancer la course au titre. Mais, derrière, c'est le vide : Valence, le troisième, est à 16 points du Real Madrid ! Le Barça de Guardiola et le Real de Mourinho sont des gloutons et ils ne laisseront rien aux autres cette année en Espagne puisqu'ils se disputeront la finale de la Coupe du Roi, mercredi à Valence. Et, même si la presse espagnole l'avait anticipé la semaine dernière, l'un des deux tentera, le 28 mai à Wembley, de ramener un nouveau titre européen en Espagne. Le Real accueillera le Barça à l'aller le 27 avril à Santiago-Bernabeu et ils joueront le retour le 3 mai au Camp Nou. Face à ce «marathon» de «clasicos», au moins 360 minutes de spectacle garanti (sans compter d'éventuelles prolongations en coupe et en C1), José Mourinho préfère avancer pas à pas. Pour éviter d'avoir le tournis. «Chaque match sera différent, ils ne doivent pas avoir d'influence l'un sur l'autre», avançait-il mercredi soir après la qualification de son équipe à Londres. «Ma théorie est très simple : tu en joues un et après tu prépares l'autre. Moi à partir de (jeudi), je commencerai à penser au match de samedi, pas à celui de la coupe.» Sans doute pour faire baisser la température avant ces quatre rendez-vous bouillants, le gardien du Barça, Victor Valdés, a choisi d'y voir un côté «amusant». «Nous abordons les clasicos avec une énorme envie. Ce sera très intense, mais aussi très amusant», a assuré le gardien espagnol, excellent mardi en Ukraine. Le Real-Barça en quatre actes, cela commence ce soir à 21h. Et il y aura de la revanche dans l'air après la correction infligée au Real par le Barça au Camp Nou (5-0). Les équipes probables • Real Madrid : Casillas, Ramos, Pepe, Carvalho, Arbeloa, Khedira, Xabi Alonso, Marcelo, Di Maria, Cristiano Ronaldo, Benzema • FC Barcelone : Valdés, Alves, Busquets, Piqué, Adriano, Xavi, Keita, Iniesta, Pedro, Messi, Villa Le face-à-face Entre les deux meilleurs joueurs du monde Cristiano et Messi ont des styles radicalement opposés sur et en dehors du terrain. Discret sur sa vie privée, pas vraiment glamour, le Barcelonais semble inarrêtable sur les pelouses. Sa taille (1,69 m), qui ne rentre pas vraiment dans les standards actuels, lui donne un énorme avantage sur ses adversaires. Avec son centre de gravité bas, il semble complètement insaisissable. Mais sa plus grande force réside dans sa vitesse balle au pied. S'il n'use pas de multiples grigris comme Ronaldinho, sa capacité à accélérer sans que le ballon s'éloigne de ses pieds de plus d'un mètre, reste un véritable mystère pour les observateurs. De plus, s'il n'est pas vraiment élancé, il s'avère être un joueur plutôt costaud, très solide sur ses appuis. Difficile dès lors pour ses adversaires de lutter... Cristiano Ronaldo évolue dans un registre bien différent. Bronzé, gominé, sculpté, le Portugais fait quelques fois penser à un véritable cyborg sur les pelouses. Un cyborg redoutable... Car autant le jeune Cristiano des premières années à Manchester United était capable de faire s'arracher les cheveux de ses fans à cause de ses mauvais choix et de ses passements de jambe souvent inutiles, autant l'actuel, dont la mutation a commencé chez les Red Devils, est tout simplement devenu une machine à marquer froide. Son grand atout, outre sa vitesse, réside surtout dans sa redoutable frappe de balle. Dans toutes les positions, avec n'importe quelle surface de ses pieds, CR7 peut envoyer de véritables mines dont la trajectoire est indéchiffrable pour les gardiens adverses. De plus, Ronaldo est un attaquant incroyablement complet, bon de la tête et puissant. Alors, il est difficile de savoir qui de Lionel Messi ou de Cristiano Ronaldo prendra l'avantage dans ce duel de géants ? A l'aller, Lionel Messi n'avait pas marqué mais avait été le meilleur homme du match. Nul doute que CR7 ne l'a pas oublié. La comparaison Capello : «Ronaldo parle anglais, Messi parle football» Ancien entraîneur du Real, Fabio Capello, a évoqué la rencontre de ce soir à Bernabeu : «Ce sont des matches très difficiles pour les deux équipes. Le Barça devra composer sans deux joueurs très importants que sont Puyol et Abidal et le Real Madrid possède de son côté des joueurs talentueux capables de marquer à n'importe quel moment. Mais c'est vrai que le Barça joue un football nouveau et différent. Ils pressent haut et récupèrent très vite le ballon. C'est quelque chose de vraiment nouveau dans le football moderne», a insisté l'Italien, qui a toutefois précisé que dans un clasico «seul le résultat compte». Et quand on lui demande qui de Cristiano Ronaldo ou de Lionel Messi il aimerait naturaliser anglais s'il le pouvait, Fabio Capello semble avoir sa préférence : «Ronaldo sait parler anglais, Messi parle football», a-t-il rétorqué, pour le plus grand bonheur de la presse catalane. La chaussure L'arme secrète de CR7 Si Lionel Messi n'a jamais marqué face à une équipe de Jose Mourinho, Cristiano Ronaldo n'a, lui, jamais trompé la vigilance d'un gardien du FC Barcelone, en six confrontations face au club azulgrana. Avec les quatre clasicos qui se profilent, l'Argentin comme le Portugais auront donc peut-être le loisir de mettre fin à leurs séries noires respectives. Pour cela, CR7 pourra compter sur sa nouvelle arme, la CR Mercurial Vapor Superfly III, que le numéro 7 du Real Madrid chaussera pour la première fois en match officiel, ce samedi à Bernabéu, face au Barça. Suffisant pour battre Victor Valdés et sa bande ? La polémique Mourinho s'en prend déjà à l'arbitrage Comme dans tout clasico, la bataille médiatique fait rage entre le Barça et le Real. Et si pour une fois José Mourinho n'ouvre pas les hostilités, il y contribue grandement, en attaquant par l'angle certes éculé de l'arbitrage pour un résultat toujours détonnant, surtout que le coach merengue ajoute sa couche d'humour habituelle. Le tacticien portugais pense depuis mercredi soir la formule pour gagner au FC Barcelone. Mais quand on lui demande s'il l'a trouvée, sa réponse ne s'avère pas exactement celle à laquelle on pourrait s'attendre : «Nous devons essayer avec 10 joueurs. On m'a toujours expulsé un joueur quand j'ai joué contre eux, que ce soit avec Chelsea ou l'Inter. Cela pourrait très bien se reproduire. Une des clés sera de terminer le match avec onze joueurs», expose-t-il avec le plus grand sérieux du monde. Une manière de se prémunir contre d'éventuelles erreurs arbitrales ou d'exaspérer davantage les arbitres ? Réponse dans un futur relativement proche. L'avis Stoichkov : "La Liga est déjà jouée !" Dans une interview accordée à Don Balon, Hristo Stoichkov est revenu sur le choc de la 32e journée de Liga opposant le Real Madrid au FC Barcelone. Pour l'ancien enfant terrible de la «Dream Team» de Cruyff, ce premier clasico d'une série de quatre est important mais anecdotique pour le titre : «Ce match de Liga est plus un entraînement qu'autre chose, même si, bien sûr, en cas de victoire du Real par un score fleuve, cela pourrait avoir une influence sur le moral du Barça en vue des autres clasicos. Mais pour être honnête, le résultat de ce match du 16 avril m'importe peu, car pour moi la Liga est déjà jouée. Même si mathématiquement ce n'est pas encore fait, pour moi le Barça l'a déjà gagnée», a commenté le Ballon d'or 1994. Le pari Paul le poulpe ressuscité ? Les Espagnols ont ressorti leurs poulpes à l'occasion du clasico de ce samedi entre le Real Madrid et le FC Barcelone. Deux candidats s'affrontent pour le titre de «poulpe voyant». Le célèbre Paul le poulpe n'a toujours pas été remplacé dans le cœur des fans de football. Décédé le 26 octobre 2010, l'oracle d'Oberhausen a popularisé la profession de «poulpe voyant». C'est d'ailleurs sous cette égide que les Espagnols ont décidé d'organiser un concours à l'aube du clasico. L'aquarium de Malaga a souhaité préparer une compétition opposant deux poulpes locaux. Surnommés Iker et Iniesta, les mollusques seront placés dans un grand bocal qui contiendra deux cylindres avec la nourriture favorite de chacun d'entre eux. Les deux poulpes sont chargés de trouver le vainqueur du clasico opposant le Real Madrid au FC Barcelone. Ces pieuvres géantes d'un poids d'environ 16 kg seront plongées dans le récipient quelques heures avant le coup d'envoi. Le vainqueur de cette prédiction remportera le concours du «poulpe voyant». Il pourra postuler à la succession de Paul, auteur d'une brillante carrière après avoir prédit la victoire de l'Espagne au Mondial-2010.