Le régime du colonel Mouammar Kadhafi a démenti, hier soir, vendredi, l'utilisation de bombes à sous-munitions dans des zones résidentielles lors d'affrontements avec les rebelles, comme l'en accusent l'organisation Human Rights Watch et des rebelles. «Absolument pas. Moralement, légalement, nous ne pouvons pas faire cela à l'encontre de notre population civile. Pour utiliser ces bombes, les preuves resteront des jours et des semaines», a déclaré Moussa Ibrahim, porte-parole du gouvernement à des journalistes qui l'interrogeaient au sujet de ces accusations. «Nous savons que la communauté internationale va venir dans notre pays bientôt. Donc, nous ne pouvons pas faire cela. Nous ne pouvons pas nous incriminer nous-mêmes, si vraiment nous sommes des criminels», a-t-il dit. HRW a condamné, hier, l'utilisation de bombes à sous-munitions par les forces loyales au colonel Kadhafi lors d'affrontements meurtriers dans un quartier résidentiel de la ville libyenne assiégée de Misrata, à 200 km à l'est de Tripoli. «Il est odieux que la Libye utilise ce type de bombes, surtout dans des zones résidentielles», a déclaré dans un communiqué Steve Goose, directeur de la section «armes» de l'organisation de défense des droits de l'Homme. «Ces bombes posent un risque à la population civile durant les attaques, parce qu'elles causent des ravages non ciblés, et par la suite, car des charges non explosées restent dispersées» sur le terrain, souligne Human Rights Watch. «Je trouve les rapports de ces organisations surréalistes», a estimé M. Ibrahim. «Nous les invitons à venir prendre des témoignages de l'autre partie. Ils se basent sur des témoignages de rebelles ou d'appels téléphoniques qui arrivent à leurs bureaux dans les capitales européennes.» «Nous demandons à HRW, une organisation très active : s'il vous plaît venez par la porte. Venez à Tripoli. Nous vous amènerons à toutes les villes, à Misrata ou autres, pour que vous soyez sûrs que ne nous faisons pas cela», a-t-il dit. D'après l'organisation, au moins trois bombes à sous-munitions ont explosé dans le quartier al-Shawahda de Misrata, jeudi soir, à environ un km de la ligne de démarcation entre les rebelles et les forces kadhafistes. Des sous-munitions auraient même échoué à seulement 300 mètres de l'hôpital local.