Résumé de la 60e partien Sheila est stupéfaite d'apprendre la mort d'Edna Brent... Saviez-vous, miss Webb, qu'avant-hier Edna désirait vivement vous voir ? Qu'elle est passée chez votre tante, vous y a attendue tout un moment ? — C'est encore ma faute, toujours ma faute, fit le professeur contrit. Je m'en souviens : avant-hier, j'ai gardé miss Webb très tard. J'en suis désolé. Rappelez-moi toujours l'heure, mon enfant. Sincèrement. — Ma tante me l'avait dit, fit Sheila. Mais je n'y avais attribué aucune importance. Le fallait-il ? Edna avait-elle de gros ennuis ? — Nous l'ignorons, fit l'inspecteur, et nous ne le saurons sans doute jamais, à moins que vous ne puissiez nous éclairer là-dessus. — Moi ? Et comment le pourrais-je ? — Peut-être avez-vous une idée de ce qu'Edna Brent tenait à vous confier ? — Pas le moins du monde, fit-elle. — Ne vous en a-t-elle pas touché un mot, au bureau, fait une allusion quelconque à ses préoccupations ? — Non, non, pas du tout. Elle n'aurait pas pu d'ailleurs... J'étais absente du bureau hier. On m'a envoyée toute la journée chez un de nos auteurs. Aussi, n'ai-je pas la moindre idée de ce qu'elle voulait me dire. Et je me demande encore pourquoi elle est venue jusque chez ma tante. — On aurait dit, voyez-vous, qu'elle préférait ne pas vous en parler au bureau, devant les autres. Quelque chose qu'elle voulait garder confidentiel, entre vous deux ? Est-ce votre avis ? — Peu, probable. Je n'en ai pas l'impression, dit-elle fébrilement. — Donc, miss Webb, vous ne pouvez pas nous aider ? — Non, j'en suis désolée, et tellement triste pour cette pauvre Edna. Mais sincèrement, je ne sais rien qui puisse vous intéresser. — Vous frissonnez, mon enfant, fit le professeur. Oh ! je crois vraiment qu'un verre de sherry s'impose. Dès mon arrivée à Londres, j'allai droit chez Beck. Brandissant son cigare vers moi : — Pas si bête, après tout, votre histoire de croissant, concéda-t-il. — J'ai enfin levé un lièvre, non ? — Sans aller jusque-là, je reconnais que notre ingénieur du 62, Wilbraham Crescent n'est pas aussi blanc qu'il le paraît. Il y a cinq semaines, il est parti subitement en voyage. Pour la Roumanie. Aussi, mon ami, vous pouvez vous activer. J'ai obtenu pour vous tous les visas nécessaires et un joli petit passeport tout neuf. En vous remettant vos papiers, nous vous indiquerons le nom de votre correspondant. Allez, documentez-vous à fond sur ce Mr Ramsay. Ça n'a pas l'air de vous faire plaisir ? ajouta-t-il en m'épiant au travers d'un nuage de fumée. L'avion partait à 1o heures du soir. J'allai tout d'abord rendre visite à Hercule Poirot qui, cette fois-ci, dégustait du sirop de cassis, qu'il m'offrit aussitôt, que naturellement, je refusai. Et Georges m'apporta mon whisky. Rien n'avait changé dans nos habitudes. (A suivre...)