Résumé de la 39e partie n L'inspecteur se rend chez la tante de Sheila Webb, Mrs Lawton, pour avoir plus de renseignements sur sa nièce... Voyons, poursuivit-il, miss Sheila Webb a-t-elle d'autres prénoms ? J'ai noté ici Sheila R. Webb et je n'arrive plus à me rappeler l'autre nom. Etait-ce Rosalie ? — Rosemary, dit Mrs Lawton. On l'a baptisée Rosemary Sheila. Mais Rosemary lui paraissait trop romanesque. Elle a choisi de s'appeler Sheila. — Bon. (Rien dans la voix de Hardcastle ne dénotait combien il était heureux de voir une de ses hypothèses se vérifier.) Miss Webb est orpheline, je crois ? — Oui. Mon beau-frère et ma sœur sont tous deux morts, alors qu'elle n'était qu'une enfant. — Et quelle profession exerçait Mr Webb ? Indécise, Mrs Lawton se mordillait la lèvre, puis : — Je n'en sais rien, dit-elle. — Comment ? — Impossible de me le rappeler. C'est si vieux ! Pressentant qu'elle n'en resterait pas là, Hardcastle attendait. Elle poursuivait : — Puis-je vous demander quel rapport avec, enfin pourquoi toutes ces questions sur ses parents, sur la profession de son père ?... — Pour vous, elles peuvent paraître superflues, Mrs Lawton ; mais voyez-vous, les circonstances sont tellement exceptionnelles. Rendez-vous compte : on a l'air d'avoir cherché volontairement à faire incriminer votre nièce. Quelqu'un s'est arrangé pour la faire venir dans une maison où l'on venait d'assassiner un homme. — Vous pensez... vous pensez qu'on a voulu faire croire... que c'était Sheila qui l'avait tué ? Oh ! non, non pas ça... Ça n'est pas vrai. — Que de fois c'est en fouillant dans le passé que nous déterrons les mobiles d'un crime. Ayant perdu ses parents si jeune, miss Webb naturellement ne pouvait rien m'apprendre sur eux. C'est pourquoi vous me voyez ici. Ils sont tous deux morts de leur mort naturelle ? — Euh... oui.. je... je n'en sais rien. — Moi je suis persuadé que vous en savez un peu plus long que vous ne l'avouez, Mrs Lawton. — Je ne vois pas ce qui... enfin.., je ne peux rien... C'est trop compliqué, dit-elle, bafouillant, l'air crucifié. Hardcastle la scrutait attentivement. Puis tout doucement posa la question : — Sheila, c'est peut-être une enfant illégitime ? Aussitôt, elle se détendit, à la fois soulagée et honteuse. — Oui, mais elle l'ignore. Je ne lui ai jamais révélé. Elle croit qu'elle est orpheline. C'est pourquoi... vous me comprenez ? — Parfaitement, fit l'inspecteur. Et je vous donne ma parole qu'à moins d'y être forcé au cours de l'enquête, je n'interrogerai pas miss Webb à ce sujet. — Il n'y a pas de quoi pavoiser, fit Mrs Lawton. Quelle épreuve, je vous assure ! Ma sœur, voyez-vous, avait toujours été le crack de la famille. Devenue institutrice, elle réussissait fort bien. — Et maintenant, où vit-elle ? — Aucune idée, dit-elle. Pour l'enfant, elle a jugé cette séparation nécessaire. Elle a dû continuer à travailler. (A suivre...)