Mesure n Le ministère de la Santé compte lancer incessamment un programme national sur l'hémophilie qui s'étalera jusqu'à 2014. L'annonce a été faite, hier, par le représentant du ministre de la Santé lors de la journée d'étude sur l'hémophilie, organisée à l'Institut national de santé (Insfp) dans le cadre de la célébration de la Journée mondiale de l'hémophilie. Ce programme, auquel seront associés les professionnels de cette pathologie ainsi que les associations en charge de cette catégorie vulnérable, doit être lancé officiellement au mois d'octobre prochain, a indiqué le représentant de département du docteur Ould Abbes. Ainsi, l'Etat s'occupera d'une manière effective de ces malades dont le nombre est en nette augmentation ces dernières années. D'après les chiffres avancés par les représentants de la tutelle, le nombre avoisine les 1 435 malades recensés en 2009. Quant au nombre cumulé par le mouvement associatif, il est de l'ordre de 2 600 qui souffrent de cette maladie du sang, due à la diminution ou à l'absence d'une protéine de la coagulation. Interrogé en marge des travaux de cette journée, Mme Latifa Lemhene, présidente de l'Association nationale de l'hémophilie, a expliqué que les hémophiles se trouvent dans un état catastrophique faute de prise en charge effective ainsi que du déficit du facteur V et VIII de la coagulation. Cela aggrave la situation du malade en cas d'une affliction hémorragique en entraînant la mort. Plusieurs d'entre eux ont connu ce sort, indique notre interlocutrice. D'autres hémophiles ont subi, ajoute-t-elle, des complications orthopédiques et des hépatites puisqu'ils n'ont pas été soignés à temps. «Les hémophiles sont dans état catastrophique en devenant des handicapés moteurs», dira-t-elle en souhaitant que, cette fois, le problème de cette catégorie des malades soit pris en charge sérieusement par les autorités publiques dans le cadre de ce programme. La solution passera certainement par le diagnostic précoce et le traitement par des produits anti-hémophiliques. Cela dit, il faut que l'ensemble des établissements sanitaires soit équipé de moyens nécessaires aux soins de ces malades comme les médicaments et équipements médicaux nécessaires à cette pathologie. Selon le Pr Benbouzid, les choses se sont beaucoup améliorées avec l'approvisionnement des hôpitaux en moyens nécessaires telles les prothèses. Néanmoins, d'après certains représentants des malades rencontrés lors de cette journée d'étude, si la situation des services s'est plus ou moins améliorée au centre du pays, elle est loin de l'être dans des autres régions notamment au Sud.