Style n Agréable surprise ce dimanche 1er Mai dans les rues du centre-ville de Blida que le défilé des troupes et associations participant aux Journées de la musique gnaouie. Venus de nombreuses régions du pays. Gnawa Sidi Bled de Mohammadia (w. de Mascara) et Diwan Gnawa de Blida, auxquelles s'étaient jointes les autres associations, notamment Ridjal Gnawa et Djil Gnawa de Mostaganem, ont apport des notes de gaieté dans les rues et les avenues de la ville avec leurs chants, leurs musiques, leurs instruments et les costumes dont certains appartiennent à un vrai folklore venu d'ailleurs. Guembris, qarqabous et t'bel attiraient la curiosité des centaines de personnes se trouvant sur le trajet de ces chanteurs et musiciens. M. Mansour Ziane, 62 ans, président de l'association Ridjal Gnawa, affirmera en présence de son frère Sayah : «Les haoussa, les Foulène, les Boura, les Barno, les Songo, les Bosso du Mali et les Milka sont de race noire et ce sera les Haoussa qui adopteront en premiers l'Islam comme religion et le t'bel ainsi que le «deff» au départ reprennent le nom d'Allah et nous nous devons de préserver ce patrimoine avec son instrument spirituel qu'est le guembri qui possède une âme.» Devant notre étonnement, il expliquera : «Cet instrument est fabriqué uniquement de matières naturelles comme le bois, la peau de chameau et les cordes provenant de l'intestin du bouc.» Portant un véritable amour pour la préservation de cet ancestral, il voudrait que les personnes étrangères qui adoptent ce gendre et en font même un commerce ne soient pas ingrats. «Ni le Maroc ni le Mali ne sont dépositaires de cet art et les différentes confréries disséminées à travers le territoire national, notamment en Oranie et dans le sud algérien, doivent se rencontrer et participer à l'écriture de ce genre» ajoutera M. Azouzi, de Mohammadia, ancien judoka 2e dan et moqedem ou chef spirituel de la confrérie gnawie dans sa région. A Saïda, à Mostaganem, à Mohammadia, à Béchar, à Aïn Témouchent comme pour les Bellal Bouhdjer, les diwan — daâwa—doivent se multiplier et les grandes waâdas, les moussem, se déroulant en été, possèdent le même répertoire de musique sacrée — dhikr— et profane, avec les danses jusqu'aux transes, et qui servent à consacrer et protéger la mémoire de nos ancêtres. Le festival de musique gnawa se déroule chaque année à Béchar au mois de mai et «nous nous devons d'inviter nos personnes âgées qui sont la mémoire vivante du clan» affirme M. Mansour pour qui la considération et le respect dus à leurs troupes ne doivent pas être de vains mots. La salle Mohamed-Touri devait continuer ce lundi et ce mardi à recevoir les troupes participantes pendant que les aînés, les maâlims, parlaient de l'organisation durant la nuit d'un diwan dans le pur style gnawi ce lundi, avant leur départ le lendemain. A. Mekfouldji