Résumé de la 74e partie n Geraldine est au courant des moindres faits et gestes des habitants du quartier... Quelle enfant : un véritable agenda ! Elle continuait : — Non, personne n'est venu à part le blanchisseur. Pas le même, d'ailleurs, ajouta-t-elle. — Pas le même ? — Non. D'habitude, c'est le «Southern Laundry» qui vient pour presque tout le monde, d'ailleurs. Mais ce jour-là, c'était un autre : le «Snowflake Laundry». C'était la première fois que je le voyais. Un nouveau, sans doute ? De mon mieux j'évitai de laisser percer la moindre curiosité dans ma voix. Inutile d'exciter son imagination ! — Ont-ils livré ou pris du linge ? — Ils en ont livré, dit Geraldine. Dans un grand panier. Beaucoup plus grand que d'habitude. — Et c'est miss Pebmarsh qui l'a reçu ? — Non, voyons ! Elle était ressortie ! — A quelle heure, Geraldine ? — 13 h 35 exactement. Je l'ai noté, dit-elle, très fière. Et d'un doigt pas trop propre, elle me désigna une note sur son petit calepin 13h 35 au 19, le blanchisseur. — Racontez-moi donc comment ça c'est passé. — Il ne s'est rien passé, fit Geraldine. Le livreur est descendu. Il a ouvert sa camionnette, sorti son panier qu'il a transporté, tout chancelant, à la porte de derrière la maison. Je ne pense pas qu'il ait pu entrer ; miss Pebmarsh avait dû la verrouiller. Il a dû laisser ça devant. — Quelle tête avait-il ? — Quelconque, fit Geraldine. — Comme moi ? — Oh ! non, plus âgé. — Et, ensuite, il est reparti ? — Oui. Pourquoi. Ça vous intéresse-t-il tant ? — Je n'en sais rien. Comme ça. La porte s'ouvrit brusquement devant Ingrid et sa table roulante. — Faut manger le déjeuner, fit-elle, l'œil brillant. — Oh ! chance ! fit Geraldine. Je meurs de faim; — Il est temps que je parte, dis-je. Au revoir, Geraldine. — Au revoir, me répondit-elle. Et le canif ? Quel dommage qu'il ne soit pas à moi ! — Il n'a l'air d'appartenir à personne. Vous feriez mieux de le garder. Un soir, rentrant chez elle, un peu éméchée, du bar du Peacorck's Arm, Mrs Rival allait ouvrir sa porte, quand du sous-sol une voix monta vers elle. — Il y a un monsieur qui vous attend là-haut. — Moi ? fit Mrs Rival, étonnée. — Oui. Enfin, un monsieur si on veut. Convenable, mais pas de la haute. Après quelques difficultés pour introduire sa clef dans la serrure, Mrs Rival réussit enfin à pénétrer à l'intérieur de la maison où se mêlaient des odeurs de chou, d'eucalyptus et de poisson. S'aidant de la rampe, elle gravit les marches, poussa la porte du premier, s'arrêta pile, et recula d'un pas. — C'est vous ! fit-elle. — Bonsoir, Mrs Rival, fît l'inspecteur Hardcastle en se levant. — Ecoutez, fit Mrs Rival, plus agressive que d'ordinaire et exhalant une légère odeur d'alcool sous les narines de l'inspecteur, Harry, c'est une vieille histoire. Je veux l'oublier maintenant. A suivre D'après Agatha Christie