Réalité n Ce métier était très prisé au début de la décennie 2000. Il faut dire qu'à l'époque, le chômage touchait de larges pans de la société et qu'Internet, cette toute nouvelle technologie de la communication, était inaccessible pour beaucoup. Ils sont plus de 5 000 à travailler dans les différents cybercafés implantés à travers le territoire national, selon des statistiques non officielles. Diplômés pour la plupart, ils n'ont pas vraiment choisi cette profession. «C'est le chômage qui m'a poussé à l'exercer franchement», affirme à ce propos Belkacem, 32 ans. «A ma sortie de l'université, j'ai frappé à toutes les portes dans l'espoir de trouver un emploi stable. Sans résultat. Et quand un proche m'a proposé de travailler dans un cybercafé, je n'ai pas hésité une seule seconde à accepter l'offre. Et pourtant, le salaire n'était pas intéressant du tout, car il ne dépassait pas les 4 500 dinars», explique ce licencié en sciences de l'information et de la communication, qui a travaillé pendant trois ans dans un cybercafé du chef-lieu de la wilaya de Bouira. Qu'à cela ne tienne, le métier était très prisé au début de la décennie 2000 ! Il faut dire qu'à l'époque, le chômage touchait de larges pans de la société, dont particulièrement les jeunes, et que l'Internet, cette toute nouvelle technologie de la communication, était inaccessible pour beaucoup. «Travailler dans un cybercafé, c'était faire d'une pierre deux coups : avoir une rentrée d'argent et accéder gratuitement à Internet, ce qui, à l'époque, était un véritable luxe», explique Belkacem. Mais les choses ont changé depuis. Aujourd'hui, la profession n'est plus attrayante, car les salaires proposés sont modestes (ils varient entre 12 000 et 15 000 dinars) d'une part, et la charge de travail est importante, de l'autre. «Tu commences le boulot à 10h et tu termines à minuit, voire 1h du matin. Aussi, tu ne peux te reposer que lorsqu'il y a une coupure d'électricité ou de téléphone», note à ce sujet Belkacem. «De plus, Internet n'est plus un luxe de nos jours», poursuit-il, non sans reconnaître que certains ont su quand même tirer profit de ce métier pour nouer des relations amicales ou amoureuses avec des personnes vivant en Europe, «ce qui leur a permis de prendre le large». Malgré tout, notre interlocuteur, qui exerce désormais dans un établissement public du secteur des télécommunications, ne regrette pas son expérience : «Si c'était à refaire, je le referais franchement car j'ai appris pas mal de choses.» K. I.