Conséquence n Le lancement des centres d'appel en Algérie en décembre 2007 a généré des centaines d'emplois. En 2008 déjà, le ministère de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication parlait de 2 000 postes de travail créés, particulièrement dans la télévente, un service de vente à distance qui utilise les techniques de télécommunication ou de radiodiffusion. Ce créneau a permis à de nombreux jeunes de faire leurs premiers pas dans le monde du travail. Selon des responsables de centres d'appel implantés à Alger, la quasi-totalité des recrues se comptent d'ailleurs parmi les nouveaux diplômés et les étudiants. Mais à dire vrai, il n'est pas indispensable d'être bachelier ou licencié pour être recruté au poste de téléopérateur ou télévendeur. «Ce qui est vraiment exigé des candidats, c'est d'avoir une bonne maîtrise de la langue française et une force de persuasion», révèle le gérant d'un centre d'appel qui a ouvert ses portes à Alger en 2009. Toutefois, les employeurs ont du mal à garder leurs employés. «Pratiquement tous les mois, il y a des changements d'effectifs», nous a-t-on confié. Pis encore, les centres d'appel peinent à trouver la main-d'œuvre dont ils ont besoin comme en témoignent les annonces qu'ils publient régulièrement dans la presse nationale. A quoi est due cette situation ? Selon les témoignages de certains télévendeurs, le travail est très fatigant et n'est pas bien rémunéré. «Tu travailles du matin jusqu'au soir sans répit pour un salaire de 25 000 ou 30 000 DA, alors que tu peux gagner le double ailleurs en travaillant moins. Pis encore, on te met une pression terrible», nous a-t-on déclaré à ce propos. Dans le même registre, un confrère a rapporté, il y a quelques mois, le cas d'un employeur qui n'avait pas jugé utile d'assurer ses employés, lesquels n'ont pas hésité à le dénoncer auprès de l'Inspection du travail. Fort heureusement, ces pratiques ne sont pas propres à tous les centres d'appel. «Il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac», nous a-t-on fait remarquer. Certains proposent de bien meilleures conditions de travail, mais ils ne parviennent pas toujours à stabiliser leurs effectifs. Et pour cause : après avoir acquis une bonne expérience, les téléopérateurs décident le plus souvent de changer de profession. «Pour eux, le métier de téléopérateur n'est pas valorisant, ils préfèrent tenter leur chance ailleurs», nous a-t-on expliqué. K. I.