Le FC Barcelone recevait le Real Madrid mardi soir au Camp Nou, à l'occasion des demi-finales retour de la Ligue des Champions (2-0 pour le Barça à l'aller). Les deux équipes se sont neutralisées (1-1), un résultat qui qualifie le Barça pour la finale. Dix-neuf ans après sa première Ligue des Champions remportée aux dépens de la Sampdoria de Gênes, Barcelone retournera à Wembley, le 28 mai prochain, pour tenter de décrocher une quatrième couronne européenne. En l'absence de José Mourinho suspendu : le match a été engagé mais correct et le Real a, cette fois-ci, tenté de jouer. Le Barça a certes pris la possession du ballon, mais gêné par le pressing haut des Madrilènes. A vouloir relancer proprement à tout prix, les Blaugrana jouaient parfois avec le feu. Mais quand le pressing adverse s'est relâché, les Catalans ont pris l'ascendant. Sur corner, la tête de Busquets chauffait les gants de Casillas (21'). Puis le gardien du Real lisait bien la frappe enroulée de Messi (31'). Messi encore lui manquait le cadre de peu (33'), avant que Casillas ne s'envole sur une frappe dangereuse de Villa (34'). A la conclusion d'une action qu'il avait initiée, Messi butait encore sur Casillas (37'). A noter, en temps normal que Carvalho aurait pu récolter le rouge dès la première mi-temps pour des fautes répétées, mais l'arbitre avait visiblement l'intention de ne pas envenimer les débats… Dans un match engagé mais correct, Higuain trouvait l'ouverture au retour des vestiaires, mais l'arbitre refusait le but pour une faute sur Mascherano de Ronaldo, lui-même bousculé par Piqué (46'). Le Real gardait son calme et insistait mais se faisait cueillir en contre. Idéalement lancé par Iniesta, Pedro croisait sa frappe du gauche face à Casillas (54'). Quelques minutes plus tard, le poteau repoussait une frappe de Di Maria mais l'Argentin récupérait le ballon et servait Marcelo en retrait (64'). Guardiola : «Parlez-moi plutôt de la finale» «Derrière tout cela, il y a beaucoup d'efforts», souligne un Pep Guardiola aux anges. «Eliminer le Real de cette façon après une saison si difficile, c'est un exploit. Nous avions en face de nous l'une des meilleures équipes. Gagner une confrontation comme celle-là, ça se fête». Et lorsqu'il lui a été demandé de commenter le but injustement refusé à Higuain en début de seconde période lorsque le score en était encore à 0-0, l'entraîneur catalan a prudemment botté en touche. «Que les gens jugent ça comme ils le veulent, a-t-il répondu. Ce soir, laissez-nous juste profiter du moment. Parlez-moi plutôt du retour du Barça à Wembley. C'est un jour historique». Karanka : «Mourinho a raison» Karanka s'est inscrit dans les pas de Mourinho avec une critique de l'arbitrage. «Je crois que comme tout ce qui s'est dit cette semaine, tout le monde l'a vu aujourd'hui (à propos du but annulé d'Higuain). Pas besoin d'en dire plus, des millions de personnes l'ont vu. Nous avions parlé de l'équipe avant, les scénarios dépendaient du résultat et de l'état des joueurs. On ne pouvait pas parler avec lui (avec Mourinho) mais nous avions parlé avant et nous savions ce qu'il fallait faire. L'arbitrage d'aujourd'hui était facile parce qu'après ce que nous avions vu à Bernabeu, tout était presque décidé. Le coach (Mourinho) a raison depuis qu'il a dit que c'était impossible de nous qualifier». Iniesta : «Un moment unique» Andrés Iniesta est revenu sur le match nul du Barça contre le Real Madrid hier mardi (1-1) en demi-finale retour de la Ligue des champions. «C'est un moment unique, être de nouveau en finale. Gagner une confrontation comme celle-là, ça se fête. Nous avions en face de nous l'une des meilleures équipes. La finale, il faut la jouer et espérer gagner une autre Ligue des champions». Casillas est indigné «Nous sommes très touchés, blessés même. Les décisions des arbitres sur les deux matches nous font très mal. Je ne comprends pas le but annulé de Higuain. Sincèrement, c'est la première fois que je vois une faute faite avec le dos. Cette décision nous empêche de prendre l'avantage au score et nous laisse un goût amer, encore une fois. Je suis indigné parce que nous avons beaucoup travaillé depuis le mois d'août et voir tout ce travail gâché par une décision arbitrale, c'est injuste. Surtout, nous ne comprenons pas pourquoi ! Chacun joue avec ses points forts, chacun joue à sa manière mais cela ne semble pas plaire à tout le monde. Autant d'aide arbitrale, ce n'est pas possible». Valdano : «Marqué par l'arbitrage» "Match intense, très contesté où les deux équipes ont tout essayé pour être qualifiées. Nous félicitons Barcelone pour son succès. C'est une grande équipe. Cette élimination a été marquée par une décision arbitrale. L'arbitre a pris aujourd'hui encore une décision décisive en annulant le but d'Higuaín. C'est une donnée réelle. Je crois d'ailleurs que Ronaldo est déséquilibré par Piqué, tombe, l'arbitre applique la loi de l'avantage... L'erreur a existé, nous a pénalisés et nous a condamnés. Nous espérons avoir davantage de chance dans le futur". Ronaldo : «C'était Mission impossible 4» «C'était mission impossible 4. Nous savions que c'était ce qui allait se passer. Nous sommes habitués depuis le premier match. Le but d'Higuain est valable. C'était un match ouvert. Encore une fois nous devons apprendre à vivre avec ça. (Sur l'action) Piqué me pousse et je tombe sur Mascherano qui en Angleterre ne serait pas resté au sol et ici, il fait comme tout le monde. Le but est valable, cela pouvait changer le match mais monsieur l'arbitre n'a pas voulu. Celui qui connaît le football sait que le Barça est très protégé. Nous devons vivre avec ces injustices». Un record de fautes pour le Real ! S'il a pour une fois terminé à onze face au FC Barcelone, hier soir (1-1), lors de la demi-finale retour, le Real Madrid a pourtant battu le record de fautes commises cette saison en Ligue des Champions, avec 31 spécimens (statistique UEFA). Dont 11 sur le seul Lionel Messi, là aussi un record ! De son côté, le Barça a commis 10 fautes. 47', l'erreur fatale de De Bleeckere Aucun tir en première période, le Real s'est réveillé après la pause. Higuain a même trouvé la faille mais a été injustement privé de son but en raison d'une faute de Ronaldo qui n'avait pas lieu d'être sifflée par De Bleeckere. Déséquilibré par Piqué, le Portugais a été sanctionné à tort pour une faute pas du tout évidente sur Mascherano (47'). Spolié sur le coup, le Real a rendu les armes sept minutes plus tard sur un but de Pedro (54'). Même si le Real a réagi grâce à Marcelo (64e), ce n'était qu'un but pour l'honneur et ne pouvait empêcher le FC Barcelone de s'envoler à Wembley. Alonso : «Les arbitres ont fait la différence» «Si le but d'Higuain avait été accepté, cela aurait été totalement différent. Tellement de mauvaises décisions ont été prises contre nous et nous déçus pour cela. Cela aurait tout changé parce que seulement 3 minutes étaient passées en deuxième période et cela aurait renforcé notre position. Ce but refusé a été encore plus difficile après qu'ils aient marqué. Cela aurait vraiment pu faire la différence. Les arbitres ont fait une grosse différence et la plupart du temps, contre nous». Abidal éclipse la qualification du Barça ! Opéré d'une tumeur au foie le 17 mars, Eric Abidal a retrouvé les terrains hier soir, face au Real Madrid. Le défenseur français a reçu un accueil triomphal du Camp Nou et de ses coéquipiers. Ils l'ont porté en triomphe comme on célébrerait un héros. A la 91e minute, Abidal remplace Puyol. Le Camp Nou se lève comme un seul homme. L'ovation donne la chair de poule. Depuis l'intervention chirurgicale du Français, opéré le 17 mars d'une tumeur au foie, les socios blaugrana n'ont cessé de scander son nom. Comme lors de ce Barça-Getafe (2-1), où un tonnerre d'applaudissements avait retenti dans l'enceinte barcelonaise, à la 22e minute. Le numéro fétiche du joueur. Face au Real, Abidal a vécu le jour le plus important de sa vie. «C'était un moment très important pour moi. J'ai travaillé dur pour revenir. J'ai eu trois semaines très difficiles, mais ces choses arrivent dans la vie. Le plus important est de se battre. Chacun a ses propres buts et le mien était de jouer cette rencontre. Cela m'a fait beaucoup de choses de revenir. J'ai vu des gens que j'adore et qui m'ont aidés. Pour moi, c'était la plus grande victoire. Si nous pouvons gagner la compétition, ce serait génial». Mourinho, les consignes par I-Pad Suspendu hier soir et resté à l'hôtel, José Mourinho transmettrait ses conseils à ses adjoints par tablette numérique. Même si José Mourinho n'est pas présent physiquement au Camp Nou lors de la demi-finale retour de Ligue des Champions, le Portugais continue néanmoins de transmettre ses consignes. Et c'est par tablette numérique que l'entraîneur du Real Madrid donnerait ses consignes à Silvino Louro, l'entraîneur des gardiens.