Résumé de la 77e partie n Colin lit dans un journal que Mrs Rival a été poignardée. Hardcastle lui confirme la nouvelle... Et sans lui laisser le temps de me cuisiner encore, je raccrochai. Quittant la cabine, je consultai ma montre. J'avais du pain sur la planche, et je tenais à me trouver hors de portée de Hardcastle. Tout mon avenir en dépendait. Cinq jours plus tard, revenu à Crowdean à 11 heures du soir, je descendis comme d'habitude au Clarendon Hotel. Le lendemain, avec le café, les toasts et le journal que j'avais commandés, on m'apporta une longue enveloppe. Dedans une seule feuille, sur laquelle, en lettres d'imprimerie, était écrit : Curlew Hotel, 11h 30. Chambre 413. Frappez trois coups. Après l'avoir retournée, je la relus encore, à quoi rimait ce message ? Et ce numéro de chambre ? 413, chiffres identiques à ceux qu'indiquaient les montres. Etait-ce une coïncidence ou alors ? Je me sentais d'attaque maintenant. Une fois rasé, lavé, habillé, à l'heure dite, je me suis retrouvé au Curlew Hotel. Devant la porte du 413, j'hésitai un instant ; puis, me jugeant complètement idiot, je frappai trois coups. — Entrez, me dit une voix. Je tournai le bouton ; le verrou n'était pas mis. J'entrai et m'arrêtai pile. Là, devant moi, la personne à laquelle je m'attendais le moins : Hercule Poirot, hilare, me contemplait. — Alors, une petite surprise, n'est-ce pas ? me dit-il. Agréable, j'espère. — Poirot, vieux roublard, m'écriai-je. Que faites-vous ici ? Est-ce vous qui m'avez envoyé ça, et je brandis le message sous ses yeux. — Naturellement. Qui voulez-vous que ce soit ? — Et la chambre 413, est-ce une coïncidence ? — Non pas, je l'ai demandée tout exprès. Alors, ma petite surprise n'est pas à votre goût, si ? Vous n'avez pas l'air content de me voir ? — A ma place, le seriez-vous ? — Pourquoi pas ? Enfin, trêve de plaisanterie ; revenons-en aux choses sérieuses. Je pense pouvoir vous aider. J'ai déjà été voir l'inspecteur principal ; et à l'heure qu'il est, j'attends votre ami, l'inspecteur Hardcastle. — Pour lui dire quoi ? — Eh bien, pour discuter tous les trois ensemble. Je le regardai en riant. Il appelait ça discuter, lui. Je savais bien, moi, qui tiendrait le crachoir. Dès son arrivée, après les politesses d'usage, Hardcastle s'éclaircit la voix et, s'aventurant prudemment : — J'imagine, monsieur Poirot, que vous aimeriez tout voir par vous-même ; ça ne sera pas facile, mais... — M. Poirot n'a besoin de rien voir, l'interrompis-je. D'après lui, sans quitter son fauteuil, on peut résoudre n'importe quel problème. Pas vrai, Poirot ? Tout en frisant sa moustache du bout des doigts, Poirot se rengorgeait. — C'est bon, dis-je, lui souriant amicalement. Donnez-la-nous votre solution. A condition de la connaître, bien entendu ! — Bien sûr que je la connais ! (A suivre...)