Résumé de la 39e partie n On établit un rapport entre Beck et un escroc, John Smith, qui utilisait les mêmes procédés et les mêmes noms d'emprunt que lui. La cour de Westminster donne la parole à Beck. Il proclame son innocence et comme preuve de son innocence, il déclare qu'en 1881, au moment de l'arrestation de John Smith, il n'était pas en Angleterre mais en Amérique du Sud. — il faudra en fournir la preuve ! — Des hommes et des femmes que j'ai fréquentés pourront en témoigner, dit-il au comble du désespoir. Mais l'Amérique du sud est très loin, à quoi bon perdre du temps à chercher des témoignages alors que les faits paraissent si évidents ? Et puis, l'accusation produit une autre preuve accablante contre Alfred Beck : celle de la graphologie, pourtant encore, à l'époque, discipline naissante et surtout très controversée, voire fortement critiquée par de nombreux spécialistes. — Adolf Beck, on a identifié l'écriture de John Smith avec la vôtre ! Et on exhibe des listes de robes et de bijoux que l'escroc a rédigées à l'intention de ses victimes. — Quel rapport avec mon écriture ? demande le malheureux. On lui répond : — Votre écriture a été déclarée identique à celle de ces billets de l'escroc. L'expert-graphologue sollicité par la cour admet bien qu'il y a bien quelques différences avec l'écriture de Beck, mais il affirme qu'il s'agit d'un stratagème : — Beck, quand il écrit à ses victimes, maquille son écriture, pour ne pas être reconnu ! — alors vous confirmez que c'est la même écriture que celle de Smith ? — oui, sans aucune ambiguïté ! Le fonctionnaire qui prépare l'acte d'accusation de Beck, pour la cour, F. J. Sims, ne veut pas perdre de temps, tellement il est sûr de la culpabilité du prévenu. Comme pour en avoir la conscience tranquille, l'inspecteur Waldock, chargé de l'affaire, lui demande de comparer le signalement de John smith, qui figure dans son dossier, avec celui de Beck. — Ce n'est pas nécessaire, répond l'homme, tous les témoignages, ceux des femmes comme ceux des policiers sont concordants ! — Examiner quand même les signalements insiste l'inspecteur. Comme Sims ne le fait pas, il le fait lui même et il découvre alors ce détail troublant : John Smith a les yeux marron alors que ceux de Beck sont bleus ! — C'est certainement une erreur ! dit Sims. — Comment cela une erreur ! s'exclame Waldock. — Eh bien, c'est une erreur des employés qui ont rempli la fiche signalétique de John Smith, ils ont mis «marron» à la place de «bleu»… Et il ajoute, sur un ton convaincu : — Tout le monde connaît la négligence des employés des services de police ! L'inspecteur a beau insister, le fonctionnaire ne veut rien attendre : Beck et smith ne sont qu'un seul homme ! (A suivre...)