Résumé de la 38e partie n Alfred Beck a beau clamer son innocence, on continue à l'accuser d'avoir escroqué une vingtaine de femmes, qui l'ont identifié. Deux jours après, alors que l'enquête piétine, Scotland Yard, la fameuse centrale de police londonienne, reçoit une lettre anonyme. Un homme, ayant lu l'affaire Beck dans les journaux, a fait un rapprochement avec un autre escroc, condamné quelques années plus tôt. «L'escroc en question agit exactement de la même façon que Beck, en escroquant des femmes seules qui lui font confiance. Il promet de leur acheter des bijoux et des montres de valeur et demande pour cela qu'elles lui remettent ceux qu'elles ont en leur possession, pour en établir les modèles. Il les prend et ne reparaît plus. L'homme signe également à ses victimes des chèques sans provisions pour leur faire croire qu'il est riche.» Autre fait très troublant, l'escroc, qui se fait appeler John Smith, a utilisé des noms d'emprunt qui sont les mêmes que ceux de Beck : Lord Willoughby, Lord Salisbury et d'autres. Ce John Smith a fait plusieurs victimes avant d'être reconnu, le 20 avril 1877 par l'une d'elles. Il a été arrêté, traduit devant un tribunal populaire en 1881 et condamné à quatre années de prison. Il a purgé sa peine et a été libéré en 1885, depuis, il a disparu. La lettre anonyme finit par cette conclusion : «Je suis sûr que c'est Smith qui se cache sous les traits de Beck. Il a repris ses activités malhonnêtes.» Scotland Yard s'empresse de vérifier ces informations fort intéressantes, en ouvrant le dossier de John Smith. Comme l'a affirmé l'auteur anonyme de la lettre, John Smith et Alfred Beck usent absolument des mêmes méthodes, jusqu'aux noms d'emprunt utilisés par l'escroc qui sont identiques. Les deux policiers qui ont procédé à l'arrestation de Smith, en 1877, l'inspecteur Redstone et l'agent Spurrel sont toujours en vie. — Etes-vous en mesure de reconnaître Smith si vous êtes confrontés à lui ? leur demande-ton. — Oui, répondent les deux hommes. Pourtant dix-neuf ans ont passé depuis le déroulement des faits et les deux policiers avouent ne plus avoir revu, depuis, l'escroc. Le premier à procéder à l'identification est l'agent Spurrel. Devant la cour de justice de Westminster, qui statue dans l'affaire de Beck, il déclare sous serment que Smith et Beck sont une seule et même personne. Comme la cour insiste, il ajoute : «Je suis conscient de la gravité de ma déclaration mais je la maintiens : cet homme est bien l'escroc qui se faisait appeler John Smith et que j'ai fait arrêter en 1877.» L'inspecteur Redstone témoigne à son tour. — Reconnaissez-vous cet homme ? — Oui, dit-il, sans hésiter, c'est John Smith. — Vous le reconnaissez formellement, même si vous ne l'avez pas revu depuis dix-neuf ans ? L'inspecteur est formel. — Oui, je le reconnais ! Beck, au comble du désespoir, lève les mains au ciel. — Je jure, devant Dieu, s'écrie-t-il, ne pas être l'escroc dont vous parlez ! Est-ce que quelqu'un va enfin me croire. (A suivre...)