Livraison n Le tramway d'Alger, qui devait être livré en 2009, a été enfin mis en service hier, après deux tentatives qui se sont soldées par un échec, mettant les responsables du secteur dans l'embarras. La mise en service du premier tronçon du tramway d'Alger qui devait avoir lieu à 11h au niveau de la station située à la cité Zerhouni-Mokhtar à Bab Ezzouar, n'a finalement eu lieu qu'à 12h 20. Déception, incompréhension et stress se lisaient hier sur les visages des responsables du secteur du transport qui ont assisté à la cérémonie d'inauguration de ce projet. Le ministre des Transports Amar Tou, le ministre du Commerce Mustapha Ben Bada, les responsables de l'Entreprise du Métro d'Alger (EMA) et l'exploitant de l'Etablissement de transport urbain et suburbain d'Alger (Etusa) et du français Alstom sont montés à deux reprises à bord du tramway, qui n'a pas démarré, ce qui les a mis dans un grand embarras. «La grande fête d'inauguration tant attendue est un total échec», a indiqué à InfoSoir un cadre du secteur, qui a tenu à garder l'anonymat. Interrogé à son deuxième passage sur les causes de ces deux pannes, qui ont failli gâcher la joie des présents, le premier responsable du secteur, M. Tou, qui a tenté tant bien que mal de garder son sang-froid, a attribué la première panne à un problème d'alimentation en électricité et la seconde à la surcharge. Après les deux premières tentatives qui se sont soldées par un échec, la rame réservée à la délégation officielle, sans Mustapha Benbada qui a fini par partir, a enfin démarré au grand bonheur des passagers, particulièrement le ministre des Transports qui pousse un grand ouf de soulagement. «Vaut mieux tard que jamais !», lance avec un sourire malicieux un employé de l'Etusa. Composé de 13 stations, ce tronçon qui relie la cité Zerhouni-Mokhtar (Bab Ezzouar) à Bordj El-Kiffan est doté de 12 rames, qui transporteront quotidiennement entre 10 000 et 15 000 personnes au prix de 20 dinars le billet, de 6h à 21h. A terme, le tramway roulera sur 23 km jusqu'à la rue des Fusillés à Hussein-Dey et devrait coûter au final 35 milliards de dinars avec ses 38 stations. Confortable, très silencieux, spacieux et assez rapide, le tramway changera le visage de la capitale mais aussi les habitudes des citoyens qui vont bénéficier d'un moyen de transport moderne. Un peu de civisme SVP ! Une heure à peine après la mise en service du tramway, des familles entières se bousculaient au niveau de plusieurs stations pour l'emprunter, pour la première fois pour la quasi-totalité d'entre elles. «Mais ouvrez les portes !», criait un vieux qui voulait monter à tout prix à bord du tramway qui transportait les responsables du secteur du transport et les journalistes. Cependant, quelques kilomètres ont suffi pour se rendre compte d'une réalité amère et qui fait mal. Il s'agit du manque de civisme de certains usagers qui sont restés «fidèles» à leurs mauvaises habitudes, telles que le jet de chique, de mégots dans les rames. Pis encore, certains ont tapé avec force sur les vitres des rames, le tramway n'ayant pas marqué d'arrêts au niveau de certaines stations. Ces comportements désolants montrent qu'un grand travail de sensibilisation doit être mené pour accompagner la mise en service de ce moyen de transport, qui fait son retour dans notre pays.