Résumé de la 3e partie Antoni se retrouve coincé, à moitié étouffé sous le ballot qui est tombé sur lui, pendant 6 jours. Le vendredi, après ce bel échange librement interprété, Antoni reçoit la visite, cette fois, d?un délégué de l?ambassade polonaise à Londres. Pour lui, Antoni est un jeune exalté qu?il convient de ramener à la raison au moyen de quelques promesses qui ne coûtent pas cher. «Si vous renoncez à demander asile en Grande-Bretagne, nous vous obtiendrons un poste de confiance dans la marine marchande polonaise. Soyez raisonnable?» Du fond de son lit, où il récupère péniblement, Antoni tient bon? Il ne sait pas pourquoi il tient bon. Que pourrait-il arriver en deux jours ? Il n?est pas capable de s?évader, même s?il le voulait. Le capitaine sert d?interprète à toutes les questions. Antoni sait parfaitement qu?il doit traduire à sa manière les réponses qu?il fait aux médecins, aux journalistes ou à l?immigration. Dimanche, il lèvera l?ancre. Antoni a failli mourir pour rien. A Londres, pourtant, la nouvelle a circulé. D?abord petit écho dans les journaux, puis reprise par la presse internationale, l?évasion spectaculaire d?Antoni Klimowicz se retrouve en première page le vendredi. Par le hublot de sa cabine, Antoni voit des journalistes et des photographes réclamer l?accès à bord. Il se reprend à espérer, d?autant qu?une poignée de manifestants font le siège de la passerelle. Ce sont des réfugiés polonais venus réclamer la liberté pour leur compatriote. Hélas ! les photographes et les journalistes ne sont pas venus pour lui ! Un couple d?Américains tient la vedette sur le quai d?embarquement? M. et Mme Cort posent pour la presse, avec complaisance. Eux quittent la Grande-Bretagne pour se réfugier en Tchécoslovaquie ! Le mari évitera ainsi d?effectuer son service militaire dans un pays qu?il qualifie «d?oppresseur» ! Leur départ vers ce qu?ils appellent un pays libre fait beaucoup plus de bruit que l?arrivée du maigre passager clandestin? Ils n?ont pas besoin de se cacher, eux !? Pauvre Antoni, le hasard lui offre la plus belle ironie du monde ! Cette fois, l?aventure est bien finie. Si la presse ne s?occupe pas de lui, Antoni n?a aucune chance de mettre les pieds sur la terre britannique. Du fond de sa prison, il ne sait pas que le miracle est encore possible. Sur le quai, les manifestants polonais se sont tus. Ils écoutent l?un d?eux expliquer son idée. Une idée folle, mais pourquoi pas ? Il s?agit de faire bouger l?administration anglaise ; de l?obliger à garder Antoni Klimowicz. L?homme se précipite au commissariat le plus proche, et demande à parler au commissaire. «Je viens porter plainte ! Un homme m?a volé de l?argent, dix livres ! Il s?appelle Antoni Klimowicz et il se cache sur un bateau !» Le commissaire hoche la tête, car l?astuce est énorme? «J?exige que cet homme soit jugé ! Vous n?allez pas faire repartir un voleur, tout de même ! Je porte plainte ! J?ai la nationalité britannique, je réclame justice.» (à suivre...)