Intérêt n Les Américains affichent une nouvelle considération pour l'Afrique du Nord, notamment envers l'Algérie en raison de ses ressources naturelles et de ses réserves bancaires. Avec une manne financière aussi appréciable et un programme de développement ambitieux, les investisseurs américains ne peuvent rester indifférents. Pour preuve, Ali Chikhoun, président du Conseil d'affaire algéro-américain, évoque la prochaine Foire internationale où sera présente avec force toute l'industrie pharmaceutique et biotechnologique américaine. Les participants à cet événement auront à proposer aux autorités algériennes de créer un pôle similaire à celui de Singapour en matière de recherche et de développement en oncologie et en essais cliniques. Des contacts directs ont déjà été engagés auprès de certains départements ministériels, apprend-on auprès de Ali Chikhoun, qui intervenait ce matin sur les ondes de la Chaîne III. A travers ce mégaprojet, les Américains ambitionnent d'«innover dans les nouvelles technologies touchant aux médicaments. Ces produits seront fabriqués ici en Algérie puis exportés», précise l'orateur qui rappelle, à ce titre, l'importance de cette activité, qui permettra à notre pays de «s'ouvrir sur l'extérieur». L'Algérie a, de tout temps, revendiqué des contacts directs avec les Américains sans passer par des intermédiaires qu'ils soient Européens ou Moyen-Orientaux. «C'est même notre combat au quotidien», a martelé M. Chikhoun. «La mauvaise vision économique et politique de la destination Algérie est due en partie à ces intermédiaires», a-t-il ajouté. Mais depuis la fin de l'année dernière, les Américains se sont considérablement déployés au Maghreb, selon lui. Il y a donc un véritable intérêt pour l'Afrique du Nord et principalement l'Algérie, «le plus attractif de tous ces pays avec son programme de développement extraordinaire», a-t-il assuré. Une trentaine d'hommes d'affaires américains sont, dans ce sillage, attendus à Alger dès samedi prochain. Ces derniers s'intéressent à de nombreux secteurs d'activité, dont le bâtiment et l'hydraulique. Il s'agit du troisième forum entre hommes d'affaires algériens et américains qui s'organise à Alger. Il n'en demeure pas moins que les investissements américains hors hydrocarbures restent très insignifiants. Ces derniers seraient toujours dans la prospection, affirme Ali Chikhoun en réponse à une question sur la raison de cette frilosité à investir hors hydrocarbures de la part des Américains. L'Algérie, poursuit-il, «a besoin d'être plus attractive au regard de la concurrence féroce qui existe à travers le monde». A noter que le volume des investissements américains dans les hydrocarbures a atteint les 18 milliards de dollars en 2011 contre deux milliards dans les autres secteurs. S'agissant des lois et procédures régissant les investissements en Algérie et qui seraient responsables de ce manque d'attractivité, M. Chikhoun atteste qu'elles nécessitent, en effet, «une révision et un allégement». Pour lui, c'est à l'Etat algérien d'investir dans tout ce qui est infrastructures, puis d'inviter les porteurs de projets d'investissement à un transfert de la technologie. Car, «c'est de cela que l'Algérie a besoin», insiste-t-il.