Depuis hier, une trentaine d'hommes d'affaires américains séjournent à Alger dans le but d'explorer avec les autorités ainsi qu'avec leurs homologues algériens, les opportunités d'échanges et d'investissements particulièrement dans les secteurs hors hydrocarbures. M. Ismaël Chikhoune, président du Conseil d'affaires algéro-américain est optimiste quant à l'évolution de ce partenariat, il espère une amélioration nette dans les échanges algéro-américains hors hydrocarbures dès 2010, faisant valoir les ressources et réserves importantes dont dispose l'Algérie. Dans un entretien accordé à la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, il a rappelé qu'en 2008, les échanges algéro-américains se sont élevés à 22 milliards de dollars mais pour 97 % dans les hydrocarbures. Il a précisé que les hommes d'affaires américains qui sont à Alger viennent des branches hors hydrocarbures, notamment agroalimentaire, nouvelles technologies, construction et infrastructures. Ils sont intéressés par les opportunités dans les infrastructures, le transfert d'eau… Dans la délégation américaine, il y a, signale-t-il également, le constructeur automobile Chrysler qui a été encouragé à prendre en considération l'option d'implanter une usine de voitures en Algérie. Le critère d'un marché porteur, fait observer M. Chikhoune, est de dépasser les 100 000 véhicules par an, ce qui est le cas pour l'Algérie où plus de 140 000 véhicules sont vendus, ajoute-t-il. Il a également rappelé que des hommes d'affaires algériens sont allés aux Etats-Unis avec des résultats fructueux puisqu'il a annoncé que le 1er mars, une délégation d'hommes d'affaires algériens va signer à Seattle un accord avec une société américaine pour la création d'une joint venture qui permettra un transfert de technologie dans le nettoyage des fours de cimenteries. D'une façon globale, il évalue à quelque 500 millions de dollars, le montant des contrats conclus. Autre résultat positif : des hommes d'affaires américains dans l'industrie du lait pourraient créer une société avant la fin de l'année. M. Chikhoune cite une autre compagnie spécialisée dans les tubes en acier pour les canalisations d'eau, qui va discuter en vue d'implanter une usine destinée à alimenter le marché local et à exporter aussi. Il souligne que les opérateurs américains sont encouragés à avoir un partenaire local qui présente l'avantage de connaître la réglementation et de disposer du foncier. A propos de la zone de libre-échange entre l'Algérie et les Etats-Unis, M. Chikhoune fait remarquer que les choses avancent. Elle va aider les exportations algériennes vers les Etats-Unis. Il signale au passage la présence dans la délégation américaine de Cosco, la plus grande chaîne de distribution aux Etats-Unis. Elle va acheter, dit-il, de l'huile d'olive, des dattes qui font partie, avec le couscous et les olives, des principales exportations algériennes vers les Etats-Unis. Quant à l'établissement d'une ligne aérienne entre l'Algérie et les Etats-Unis, il indique que les discussions sont en cours et qu'il y a des signes positifs. Avec la nouvelle administration américaine, il y a, dit-il, un changement. Obama encourage les hommes d'affaires américains à aller vers du business à l'étranger, notamment en Afrique du Nord. M. Chikhoune estime que l'essentiel, en Algérie, est de libéraliser le foncier industriel qui reste encore un peu flou, d'avoir un meilleur fonctionnement des banques et de lever le handicap majeur que sont les lourdeurs administratives. Il admet que ces difficultés ne sont pas propres à l'Algérie, mais si on arrive à lever ces contraintes, insiste-t-il, ça va ramener les investisseurs et les Algériens pourront exporter. Il cite le projet d'une SPA dans la filière lait avec 1 000 vaches qui est en discussion avec le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour avoir du foncier dans les Hauts-Plateaux ou dans le Sud.