Question de statut Un vrai dilemme se pose pour les pouvoirs publics quant au sort de la vieille Médina de Tlemcen dont les constructions vétustes menacent ruine à la moindre intempérie. Partagés entre les thèses antagonistes de sauvegarde du patrimoine culturel urbain sous la pression d'un mouvement associatif Gardien des temples et un projet de modernisation des vieux quartiers pour répondre à une demande de plus en plus pressante de sécurité et d'hygiène publiques, les pouvoirs publics semblent réticents, alors qu'entre-temps, à chaque intempérie, des pans entiers de la médina s'effritent et mettent en danger la vie de dizaines de familles. Lors d'une opération de relogement de 246 familles sinistrées du vieux quartier de Bab Zir, la sonnette d'alarme a été tirée et les pouvoirs publics ont réellement pris conscience de la précarité dans laquelle vivaient les citoyens de la vieille médina, en engageant pour la première fois une étude sur le devenir de la vieille Médina. Une nomenclature de classification des bâtisses par degré de gravité des dégradations subies a été établie par les services de l'urbanisme et de la construction afin d'adopter d'abord une série de mesures préventives. Comme première mesure, les propriétaires de ces bâtisses bénéficieront d'une aide de l'Etat en cas de restauration, alors que d'autres seront relogés dans le cadre du projet de 1 000 logements sociaux. Cette ancienne cité, en quête d'une situation stable en raison de la complexité du tissu urbain de Tlemcen, est composée de 1 449 maisons vétustes occupées par 9 000 habitants, selon une étude effectuée sur le terrain par une équipe technique relevant de l'Agence nationale de l'aménagement urbain (Anat). Les maisons de la vieille médina ne présentent pas toutes un aspect architectural à caractère historique et culturel nécessitant une sauvegarde à l'instar des autres sites et monuments de la ville de Tlemcen à haute valeur historique, les rendant éligibles à une éventuelle classification parmi les sites protégés. Rappelons que la ville n'a jamais été classée et ce, malgré les vaines tentatives entreprises dans ce sens par les pouvoirs publics. Le problème du statut juridique se pose avec acuité, car chaque tentative visant la réhabilitation du patrimoine urbain est vouée à l'échec, alors que les maisons menacent toujours ruine.