Patrimoine n Le Festival national de la création féminine témoigne incontestablement du génie créatif de la femme, de son potentiel imaginatif et de son savoir-faire artistique. Le coup d'envoi de la 2e édition du Festival national de la création féminine a été donné, hier, au palais des Raïs (Bastion 23), en présence de la ministre de la Culture. Cette présente édition à laquelle prend part une trentaine d'artisanes venues de plusieurs wilayas et à laquelle s'ajoute la participation de trois pays invités, à savoir le Burkina Faso, la Turquie, l'Italie, est initiée sous le thème de «Broderie, la fil'hmonie». Pendant une semaine, le Bastion 23 est ouvert au public de 10h à 18h, y compris le week-end et ce, jusqu'au 31 mai, date de la clôture du festival. La cérémonie d'ouverture a été marquée par un concert animé par les étudiantes de l'Institut national supérieur de musique et de l'Institut régional de formation musicale d'Alger. Le programme de cette manifestation comprend trois expositions : la première portant sur les merveilles de la broderie à travers les œuvres de 25 brodeuses algériennes ; la seconde montre tout le savoir-faire de la Méditerranée et de l'Afrique dans l'art de la broderie avec la participation de brodeuses italiennes, burkinaises et turques ; la troisième, enfin, porte sur la créativité contemporaine et l'héritage patrimonial dans le design. Ce Festival se veut également l'occasion d'envisager des voies de création nouvelles, stimulantes, à la fois originales et authentiques. Le programme prévoit aussi un atelier d'initiation à la broderie. «Cet atelier est ouvert à tous, sans distinction d'âge, de sexe ou d'activité», précisent les organisateurs. Notons que ce soir sera marqué par un concert exceptionnel, de Rim Hakiki, dès 18h, à la terrasse Rouge du palais des Raïs. Outre ces activités, les organisateurs ont prévu des conférences-débats autour de l'art de la broderie, un workshop sur le thème «Comment accompagner le développement de cet art (la broderie) ?», et une qaâda, une rencontre consacrée aux femmes qui se tiendra à la terrasse Rouge du palais des Raïs. La chanteuse Hassiba Aberraouf, ainsi que les comédiennes Aïda Kechoud et Bahia Rachedi se chargeront d'animer. Enfin la clôture du Festival, sera marquée, outre par le tirage au sort de la tombola du festival (numéros de billets d'entrée), par la remise des trophées aux trois lauréates de l'exposition.Le Festival national de la création féminine se présente comme une occasion pour mettre en valeur les créations de la femme algérienne et des spécialités longtemps cachées et transmises de génération en génération. S'exprimant sur le Festival qui a été institué en vertu d'une décision, en février 2009, émanant du ministère de la Culture, la commissaire, Hamida Agsous, dira : «Cette manifestation s'inscrit d'emblée dans la continuité.» «Après le tissage, l'un des arts ‘'premiers'' pratiqués par les femmes dans notre pays et que nous avions choisi pour thème de la première édition, nous avons décidé dans une logique de continuité de passer, cette année, à l'embellissement et l'ornement des vêtements et du cadre de vie intérieure, par le biais de la broderie», explique-t-elle, et de poursuivre : «Cette continuité était déjà esquissée lors de la première édition à travers le défilé de mode dans lequel la broderie tenait déjà une large part.» Notons que la broderie est pratiquée en Algérie, aussi bien en milieu urbain qu'en milieu rural, «avec cependant des différences relatives aux techniques, matières et points utilisés, mais également aux motifs et symboles décoratifs», précise Hamida Agsous. Ainsi, «la présente édition du Festival de la création féminine ne pouvait se concevoir, selon la commissaire, sans rendre un vibrant hommage à ces milliers de femmes anonymes, qui, à travers les siècles et un patient travail de transmission intergénérations, ont préservé un patrimoine inestimable où les gestes, l'atmosphère, les rituels et leurs lexiques comptent autant que le résultat final, aussi magnifique soit-il». Le Festival national de la création féminine témoigne incontestablement du génie créatif de la femme, de son potentiel imaginatif et de son savoir-faire artistique.