Découverte n Les richesses du Touat et du Gourara, dont l'oasis Rouge, la mythique Timimoun (Grand Sud algérien), sont à l'honneur à Paris à la faveur de la semaine africaine, qui se tient du 23 au 27 mai au siège de l'Unesco. Parmi ces richesses, le tapis pur laine du Gourara aux teintures tant synthétiques que végétales accroche le visiteur. Fabriqués par l'atelier de tissage An Nahda de Timimoun, les tapis «khallala» et «dokkalis» aux motifs berbères sont les plus en vue. Le «fatis», du nom du village éponyme, un genre de couverture bariolée très prisée par les ménages dans le Tinerkouk (Adrar) est l'autre produit artisanal exposé. Autre attraction au stand algérien, les toiles du peintre autodidacte Mokrane Bouzid, mettant en relief des scènes de vie à Adrar, dont la ziara (visite) des walis, personnages mystiques, le sboue, célébrant la naissance du prophète de l'Islam, et l'ahellil, genre musical chanté par des hommes épaule contre épaule, et répétant en chœur des suppliques, des quêtes de pardon et de grâce divine. Ahellil a été classé en novembre 2005 au patrimoine mondial oral intangible de l'humanité par l'Unesco et un festival annuel d'ahellil a été institué par le ministère de la Culture en avril 2006. Selon le président de l'association Les Amis de Timimoun, Daniel Emery, pareille manifestation permet de promouvoir davantage cette destination touristique, sa musique traditionnelle zénète, l'ahellil et son artisanat, dont notamment la tapisserie. L'autre objectif recherché à travers cette exposition est la classification au patrimoine universel des foggaras, des canaux de drainage souterrain, une technique ancestrale permettant de conduire l'eau sur presque 15 km jusqu'à un niveau altimétrique compatible avec celui des terres arables, a rappelé le président de l'association française, installé depuis quelques années à Timimoun. Selon le directeur de la conservation et de la restauration du patrimoine culturel au ministère de la Culture, Mourad Bouteflika, un dossier est ouvert auprès de l'Unesco, en vue d'une telle classification. Des travaux sont en cours pour la «réhabilitation des anciennes foggaras», un système créateur de richesses en termes de patrimoine et économique, a indiqué à l'APS ce responsable. Pour perpétuer ce système séculaire, un centre sera mis en place à l'hôpital d'Adrar pour la protection et la valorisation de ce système d'irrigation, a-t-il indiqué. La semaine africaine à l'Unesco dont c'est la neuvième édition, prendra fin vendredi avec un gala qui réunira une brochette d'artistes et de musiciens africains. Parmi ces derniers, sera présent le groupe algérien Gaâda diwane de Béchar, dont les huit musiciens chanteurs aux sonorités africaines teintées de blues, cloront en apothéose cette semaine dédiée au continent noir.