L'arrière gauche français Eric Abidal, opéré d'une tumeur au foie le 17 mars, a enfilé le brassard de capitaine à la demande de ses coéquipiers et soulevé le premier le trophée de la Ligue des champions, remportée par le FC Barcelone contre Manchester United samedi à Londres (3-1). L'usage veut que le capitaine de l'équipe vienne en dernier à la tribune pour brandir la coupe aux grandes oreilles. Puyol, l'habituel capitaine relevant de blessure (ischio-jambiers) et entré en jeu à la 88e minute, était remplaçant. C'est Xavi, le vice-capitaine, qui portait le brassard pendant le match, avant de le rendre à Puyol pour les dernières minutes. Mais c'est Abidal qui a enfilé le double bandeau, le brassard aux couleurs de la Catalogne dépassant derrière celui, jaune fluorescent, de l'UEFA. «L'émotion que j'ai ne peut se décrire, c'est spectaculaire», a-t-il déclaré sur le site du club. «Je suis très reconnaissant à ‘'Puyi'' pour son geste. J'ai une pensée pour ma famille, ma femme, mes filles, mes parents, et pour la Martinique. C'est une idée de Carles (Puyol) et Xavi, surtout de Carles, qui a lui aussi beaucoup souffert ces trois derniers mois, a révélé leur entraîneur Pep Guardiola. C'est Abidal qui a le plus souffert, il a eu une tumeur. Tu peux gagner ou perdre, mais là, c'est une question de qualité humaine, ce geste honore Carles, et rien que ce geste nous rend un peu plus forts». Après son opération chirurgicale, ‘'Abi'' (31 ans) avait repris la compétition dès le 3 mai, de manière symbolique, pour les derniers instants de la demi-finale retour de Ligue des champions (1-1), éliminant le Real Madrid. Depuis lors, son temps de jeu avait augmenté progressivement, jusqu'à ce qu'il joue 72 minutes le week-end dernier lors de l'ultime journée de Liga (victoire catalane 3-1 à Malaga). Pendant sa convalescence, des témoignages de soutien et de solidarité s'étaient accumulés au Barça à l'égard d'un joueur très apprécié dans le vestiaire, entre les T-shirts avec des mots d'encouragement portés par ses coéquipiers et les applaudissements des supporteurs barcelonais à la 22e minute de chaque match que le Français manquait.