Constat n La discrimination et le rejet dont font l'objet les personnes atteintes du sida sont observées aussi bien en milieu familial, communautaire qu'institutionnel. L'association El-Hayet rapporte plusieurs situations de rejet dont ont été victimes les malades du sida ou les séropositifs. A commencer par le secteur de la santé où il a été rapporté que beaucoup de patients atteints du VIH se «plaignent de l'accueil et des conditions qui leur sont réservées dans les établissements de santé». Des témoins attestent que des services hospitaliers refusent tout bonnement la prise en charge des personnes atteintes de VIH et ce, «malgré l'intervention des médecins infectiologues et l'association des Patients atteint du VIH (Pvih)», selon l'association El-Hayet. Il a été également rapporté des cas de femmes séropositives enceintes qui se sont vu «refuser l'accès aux services d'obstétrique et se sont retrouvées obligées d'accoucher dans des conditions précaires, voire extrêmes». El Hayet évoque dans ce cadre également des cas de chirurgiens qui ont refusé d'opérer des patients séropositifs en situation d'urgence médicale. L'information du malade sur son état de santé est un droit. Des malades ont néanmoins rapporté qu'une sérologie leur a été demandée lors du bilan pré-opératoire sans être informé de la raison de cette demande. Dans la foulée de cette longue liste de cas de discrimination, les malades déplorent le non-respect du secret médical garanti par la loi sanitaire et le code de déontologie. «Ce secret n'est pas toujours respecté et c'est ainsi que les Pvih voient leur état de santé divulgué à leur entourage professionnel et au voisinage», affirme l'association El-Hayet qui défend le droit à la procréation des femmes séropositives. A ces dernières, à en croire notre source, il est déconseillé de porter des enfants et la procréation médicalement assistée est écartée. Pourtant, des traitements existent aujourd'hui pour protéger le fœtus de la transmission du virus de la mère. A noter aussi que les femmes séropositives sont souvent renvoyées du domicile conjugal après le décès de leur mari. D'autres se voient systématiquement refoulées des maisons d'accueil. D'ailleurs, des personnes atteintes du VIH sida interpellent le ministère de la Santé sur leur situation, qui ne reconnaît toujours pas le sida comme une maladie chronique. Autre droit qui semble bafoué, celui de la scolarité des enfants séropositifs. Ces derniers suivent d'ailleurs une scolarité tout à fait normale, pourvu que leur statut sérologique soit méconnu. L'attitude du personnel enseignant changerait certainement s'il venait à apprendre cette réalité, estime El-Hayet. Sur un autre volet, le contrat de mariage peut être établi quel que soit le statut sérologique des futurs époux dans la mesure où il y a consentement. Cependant, on évoque des cas de femmes séropositives qui «n'ont pu se marier devant l'officier de l'état civil», a indiqué l'association.