L'association El Hayet est la seule association de personnes atteintes de VIH non seulement sur le territoire national, mais également dans tout le Maghreb et le monde arabe qui regroupe les séropositifs et leurs proches. El Hayet, créée en mai 1998, fait de l'aide et de l'orientation des personnes atteintes, une orientation vers des psychologues ou vers des travailleurs sociaux. Depuis sa création en mai 1998, elle mène le combat quotidien des personnes atteintes dans une société conservatrice qui juge sévèrement et arbitrairement ces maladies. Qui mieux que les séropositifs eux-mêmes est capable de nous parler du véritable défi que relèvent ces derniers au quotidien ? Hayet, la présidente de l'association El Hayat, a bien voulu répondre à nos questions visant à cerner la condition de cette tranche sociétale marginalisée. Le midi libre : En tant que présidente d'une association de personnes vivant avec le VIH, vous êtes mieux placée pour parler des problèmes dont souffre cette catégorie. Quels sont-ils essentiellement ? Hayet : Sur ce volet, on peut citer plusieurs difficultés, partant de stigmatisation la société, des institutions sanitaires, la défaillance de la prise en charge psychosocial, la non classification du VIH comme pathologie chronique et donc l'absence de couverture sociale et le problème de rupture de stock. Aussi, pour les malades démunis vivant à l'intérieur du pays, contraints à se déplacer à la capitale pour motif de soins, leur déplacement, leur hébergement et leur restauration devraient être couvert par l'état, ce qui n'est pas le cas. Est-ce que vous pensez que la discrimination reste un obstacle à l'accès aux services de prévention pour les populations les plus exposées au risque, à l'exemple des travailleurs du sexe ? Les campagnes de sensibilisation n'exclue personne. Les travailleurs du sexe, première tranche sociétale exposée au sida, sont pris en considération par le programme de prévention de Aids Algérie qui fait un travail monstre sur le terrain afin de sensibiliser ces personnes actives sexuellement à l'importance de l'usage du préservatif. Ces derniers ne sont aucunement exclus. Les jeunes qui entretiennent des rapports sexuels non protégés sont également sensibilisés à l'usage du préservatif. Le sida n'est pas encore reconnu comme étant une pathologie chronique. Les malades quant à eux ne bénéficient pas de couverture sociale. Où se positionne l'association El Hayat par rapport à cette question ? Malheureusement, malgré tous les efforts que l'association est en train de mobiliser afin de faire évoluer la situation des séropositif, le sida est encore non reconnu comme maladie invalidante et donc la couverture sociale est absente. L'association a même adressé une demande d'audience au ministre de la solidarité nationale qui est restée sans suite. L'état qui se charge de la prise en charge médicale, non seulement néglige la dimension psychosocial importante de la prise en charge des sidéens, mais refuse d'admettre que le virus qui s'attaque au système immunitaire engendre plusieurs autres maladies, appelées «pathologies opportunistes». Causées par le virus de l'immunodéficience, ces troubles ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Récemment, une malade séropositive qui souffrait d'une pneumonie a due acheter des médicaments coûteux et non remboursable. Il est temps que cette injustice cesse et que le sida soit reconnu comme une pathologie invalidante, que les troubles qu'il génère soient pris en charge par la sécurité sociale, tout comme les diabétiques. Quel message désiriez-vous adresser à la société ? Je voudrais dire que nous sommes des êtres normaux. Nous ne désirons que le fait que l'état et la société nous reconnaissent en tant que tel. Cessez de nous stigmatise, nous ne sommes que des victimes. Nous voulons vivre dans le respect et mourir dans la dignité. Est-ce trop demander ? D. S. L'association El Hayet est la seule association de personnes atteintes de VIH non seulement sur le territoire national, mais également dans tout le Maghreb et le monde arabe qui regroupe les séropositifs et leurs proches. El Hayet, créée en mai 1998, fait de l'aide et de l'orientation des personnes atteintes, une orientation vers des psychologues ou vers des travailleurs sociaux. Depuis sa création en mai 1998, elle mène le combat quotidien des personnes atteintes dans une société conservatrice qui juge sévèrement et arbitrairement ces maladies. Qui mieux que les séropositifs eux-mêmes est capable de nous parler du véritable défi que relèvent ces derniers au quotidien ? Hayet, la présidente de l'association El Hayat, a bien voulu répondre à nos questions visant à cerner la condition de cette tranche sociétale marginalisée. Le midi libre : En tant que présidente d'une association de personnes vivant avec le VIH, vous êtes mieux placée pour parler des problèmes dont souffre cette catégorie. Quels sont-ils essentiellement ? Hayet : Sur ce volet, on peut citer plusieurs difficultés, partant de stigmatisation la société, des institutions sanitaires, la défaillance de la prise en charge psychosocial, la non classification du VIH comme pathologie chronique et donc l'absence de couverture sociale et le problème de rupture de stock. Aussi, pour les malades démunis vivant à l'intérieur du pays, contraints à se déplacer à la capitale pour motif de soins, leur déplacement, leur hébergement et leur restauration devraient être couvert par l'état, ce qui n'est pas le cas. Est-ce que vous pensez que la discrimination reste un obstacle à l'accès aux services de prévention pour les populations les plus exposées au risque, à l'exemple des travailleurs du sexe ? Les campagnes de sensibilisation n'exclue personne. Les travailleurs du sexe, première tranche sociétale exposée au sida, sont pris en considération par le programme de prévention de Aids Algérie qui fait un travail monstre sur le terrain afin de sensibiliser ces personnes actives sexuellement à l'importance de l'usage du préservatif. Ces derniers ne sont aucunement exclus. Les jeunes qui entretiennent des rapports sexuels non protégés sont également sensibilisés à l'usage du préservatif. Le sida n'est pas encore reconnu comme étant une pathologie chronique. Les malades quant à eux ne bénéficient pas de couverture sociale. Où se positionne l'association El Hayat par rapport à cette question ? Malheureusement, malgré tous les efforts que l'association est en train de mobiliser afin de faire évoluer la situation des séropositif, le sida est encore non reconnu comme maladie invalidante et donc la couverture sociale est absente. L'association a même adressé une demande d'audience au ministre de la solidarité nationale qui est restée sans suite. L'état qui se charge de la prise en charge médicale, non seulement néglige la dimension psychosocial importante de la prise en charge des sidéens, mais refuse d'admettre que le virus qui s'attaque au système immunitaire engendre plusieurs autres maladies, appelées «pathologies opportunistes». Causées par le virus de l'immunodéficience, ces troubles ne sont pas couverts par la sécurité sociale. Récemment, une malade séropositive qui souffrait d'une pneumonie a due acheter des médicaments coûteux et non remboursable. Il est temps que cette injustice cesse et que le sida soit reconnu comme une pathologie invalidante, que les troubles qu'il génère soient pris en charge par la sécurité sociale, tout comme les diabétiques. Quel message désiriez-vous adresser à la société ? Je voudrais dire que nous sommes des êtres normaux. Nous ne désirons que le fait que l'état et la société nous reconnaissent en tant que tel. Cessez de nous stigmatise, nous ne sommes que des victimes. Nous voulons vivre dans le respect et mourir dans la dignité. Est-ce trop demander ? D. S.