L?une des particularités des habitants de Ouargla, c?est qu?ils organisent chaque année une ziara (visite) de Sedrata, une cité archéologique située à 6 km du chef-lieu de wilaya. La ziara est une occasion de passer en revue l'historique de cette cité antique fondée au début du Xe siècle, et d'examiner les moyens de préserver certains de ses vestiges encore ensevelis sous le sable. Classé patrimoine archéologique et historique national, le site de Sedrata véhicule le symbole d'une ancienne civilisation et d'un patrimoine culturel d?une grande valeur historique, archéologique et urbanistique. Selon certaines sources, la cité de Sedrata a été fondée en l'an 909 coïncidant avec l'an 296 de l'hégire, après la chute de l'Etat rostémide de Tihert (actuellement Tiaret) pour devenir sa deuxième capitale durant plus de trois siècles, avant d'être détruite par Benghania le Majorquais en l'an 624 de l'hégire. La position géostratégique de Sedrata, jadis carrefour d'échanges commerciaux et point de rencontres des caravanes marchandes africaines, a sensiblement stimulé les flux migratoires, encouragé leur sédentarisation et favorisé l'extension urbanistique de la cité ainsi que l'apparition de plusieurs centres de vie aux alentours, notamment sur l'axe Hassi-Baghla, Sedrata, Ouargla, N'goussa et Ifrane. La valeur archéologique de la cité ainsi établie, les premières fouilles ont commencé dès la période d'occupation française, notamment entre 1878 et 1950. Elles ont permis de mettre au jour certains trésors archéologiques, notamment des céramiques, des sculptures et des gravures, un palais faisant à l'époque office de «mahkama» (tribunal) composé de 34 salles disposées autour d'un patio central et des murs hauts de quatre mètres reposant sur des pilastres riches en arabesques.