Come-back n La récente instruction d'Ahmed Ouyahia instaure le retour au système d'avant-2006 avec quelques modifications. Avant l'ordonnance 06-03 du 15 juillet 2006, le recrutement se déroulait dans les administrations ou institutions publiques où l'emploi était pourvu. «La sélection se faisait sur la base d'entretiens. Une commission composée de membres de l'administration chargée du recrutement et de représentants de personnel en place dans le même organisme recevait les candidats. L'examen écrit consistait en des questionnaires suivis d'un entretien. La commission étudiait également le dossier du candidat avant d'arrêter la liste des postulants à recruter», nous explique un cadre de gestion des ressources humaines dans une administration publique. Puis vint l'ordonnance 2006 apportant son lot de changements. Un nouveau système de recrutement est alors mis en place. Les candidats devaient passer des épreuves écrites dans des universités et des centres de formation spécialisés suivant les grades. Les questions étaient préparées au niveau des universités et centres de formation, conformément à des conventions signées avec la direction générale de la Fonction publique. Cette dernière était chargée d'annoncer l'organisation des concours sur son site Internet et certains organes de la presse nationale (notamment la presse publique), alors que l'université s'occupait de toute la procédure de déroulement des concours et l'annonce des résultats. Pour être recruté, tout candidat devait avoir une moyenne de 10/20 sur l'ensemble des épreuves et ne pas avoir de note éliminatoire (5/20 dans aucune matière). Les candidats devaient passer des épreuves de culture générale, de langues arabe et française et de droit, en sus d'un examen dans leur spécialité. «Ce n'était pas équitable. Un candidat à un poste d'ingénieur en informatique ne pouvait obtenir une bonne note dans des matières de sciences sociales, par exemple. Et les candidats à ces postes techniques avaient de très faibles chances de réussir aux concours de sélection», souligne notre interlocuteur. Et la demande des administrations publiques n'était pas totalement satisfaite, ce qui causait un mauvais fonctionnement du service public. Actuellement, plusieurs administrations publiques fonctionnent avec un nombre réduit d'effectifs. En dépit de postes budgétaires alloués, ces postes restent vacants, car le nombre de candidats qui réussissent aux concours est en dessous de la demande. Le classement des candidats, selon les notes obtenues aux concours, n'était pas pris en considération. Une autre carence de l'ancien système se situait dans la lourdeur des procédures, les facultés ayant besoin de temps pour corriger les copies et annoncer les résultats. Et lorsque l'université est en vacances, il faut patienter jusqu'à la rentrée. «L'attente des candidats était longue, dépassant parfois les six mois. Et les services de gestion des ressources humaines passaient leurs journées de travail au téléphone, répondant aux appels de candidats impatients de connaître les résultats de concours», conclut notre interlocuteur.