Les violents affrontements qui ont opposé des factions tribales à Metlaoui, ville minière du Sud-Ouest tunisien, ont fait au total cinq morts et des dizaines de blessés, a rapporté, hier, l'agence de presse. Des habitants se sont attaqués dans la matinée au domicile d'un membre d'une faction rivale et à son fils, qu'ils ont violemment agressé à l'aide de bâtons et de couteaux jusqu'à ce que mort s'ensuive. Ces violences ont éclaté dans la nuit de vendredi à samedi à la suite de «rumeurs» relatives à la politique de recrutement de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG), principal employeur dans la région qui aurait favorisé une faction au détriment d'une autre. Les forces de sécurité et l'armée ont été empêchées de s'approcher des lieux des affrontements au cours desquels les factions rivales ont fait usage de cocktails Molotov et de fusils de chasse, faisant cinq morts et 90 blessés. Les belligérants ont dressé des barricades aux entrées de la ville, barrant la route aux renforts sécuritaires et militaires, ajoute la TAP, qui fait état de dégâts importants occasionnés par les affrontements. Des locaux commerciaux ont été pillés et incendiés. Les autorités ont aussitôt décrété un couvre-feu dans la ville de 20h 00 à 05h 00. En mars dernier, des violences similaires avaient fait deux morts dans cette ville du bassin minier de Gafsa, théâtre de troubles sociaux depuis 2008 sur fond de chômage récurrent et de précarité des conditions de vie.