Résumé de la 17e partie n Soupçonnant un empoisonnement, les médecins demandent que Mrs Inglethorp soit autopsiée... Absolument, dit le docteur Bauerstein. — Voulez-vous, dire que cela... — Ni le docteur Wilkins ni moi ne pourrions délivrer le permis d'inhumer dans les circonstances actuelles. John courba la tête. — Dans ce cas, je n'ai pas le choix et je dois consentir. — Merci, dit le docteur Wilkins vivement. Nous proposons que l'autopsie ait lieu demain soir, ou plutôt ce soir, rectifia-t-il en jetant un regard vers la fenêtre éclairée par les premiers rayons du soleil. Vu les circonstances, nous ne pourrons, je le crains, éviter une enquête judiciaire, ces formalités sont indispensables, mais je vous conjure de ne pas vous tourmenter outre mesure. Il y eut une pause. Le docteur Bauerstein tira de sa poche deux clefs qu'il tendit à John. — Voici les clefs des deux chambres. A mon avis, il serait préférable de les laisser fermées pour le moment. Sur quoi les médecins s'en allèrent. Depuis quelques instants déjà je retournais une idée dans ma tête et je devinai que le moment était venu de l'exprimer. Pourtant, j'hésitai un peu. Je savais que John avait horreur de toute sorte de publicité et qu'il était d'un optimisme insouciant. Il serait donc peut-être difficile de le convaincre de l'opportunité de mon projet. Je devinais que je pourrais compter sur l'appui de Laurence qui avait plus d'imagination. — John, dis-je, je vais vous proposer quelque chose. — Eh bien ? — Vous souvenez-vous que je vous ai parlé de mon ami Poirot ? Le Belge qui séjourne dans le village ? Il a été un célèbre détective. — Oui. — Eh bien, je veux que vous me permettiez de l'appeler, pour procéder à une enquête sur cette affaire. — Comment ? Maintenant ? — Oui... le temps est un avantage, si... s'il s'agit d'un crime . — Quelle bêtise ! s'écria Laurence, furieux. Dans mon opinion, toute cette histoire est un canard inventé par Bauerstein. Wilkins n'avait pas l'idée d'une pareille chose avant que Bauerstein ne la lui eût mise en tête. Mais Bauerstein a une marotte comme tous les spécialistes. Les poisons sont la sienne, alors il en voit partout. J'avoue que l'attitude de Laurence me surprit, car il était bien rare qu'il témoignât de la véhémence pour quoi que ce soit. John hésita. — Je n'arrive pas à partager tes sentiments, Laurence, dit-il. J'ai bien envie de donner toute liberté d'agir à Hastings bien que je préférerais attendre un peu. Nous ne voulons pas de scandale inutile. — Bien entendu ! criai-je vivement. N'ayez aucune crainte à ce sujet : Poirot est la discrétion même. — Eh bien, alors, agissez comme bon vous semblera ! Cependant, l'affaire me paraît très claire, si ce que nous soupçonnons est exact. Mais Dieu me pardonne si je fais un jugement téméraire. (A suivre...)