Résumé de la 17e partie n Le docteur annonce le décès de Mrs Inglethorp... La nature s'est révoltée. La Na-tu-re-s'est-ré-voltée. Je remarquai que le docteur Bauerstein regardait fixement le petit médecin de campagne. — Les convulsions étaient d'une violence particulière, docteur Wilkins. Je regrette que vous ne soyez pas arrivé à temps pour le constater. Elles étaient de nature tout à fait... tétanique. — Oh ! dit le docteur Wilkins. — J'aimerais m'entretenir avec vous en particulier, dit le docteur Bauerstein. Il se tourna vers John. — Vous n'y voyez pas d'inconvénient ? — Certainement pas. Nous sortîmes tous dans le corridor, laissant les deux médecins seuls, et j'entendis la clef tourner dans la serrure derrière nous. Nous descendîmes lentement l'escalier. J'étais en proie à une tension extrême ; je me flatte d'avoir un raisonnement déductif, et l'attitude du docteur Bauerstein, avait déclenché dans mon esprit toute une série de folles conjectures. Mary Cavendish posa la main sur mon bras. Je la regardai. — Savez-vous ce que je pense, dis-je. — Quoi donc ? — Ecoutez. Jetant un coup d'œil autour de nous, je vis que les autres étaient hors de portée. Je baissai la voix et lui murmurai : — Je crois qu'elle a été empoisonnée ! Je suis certain que le docteur Bauerstein le soupçonne. — Quoi ? Elle recula contre le mur et ses pupilles se dilatèrent sous l'effroi. Puis, poussant un cri qui m'épouvanta, elle dit d'un ton farouche : — Non ! Non ! Pas cela ! Pas cela. Et, me repoussant, elle s'enfuit, remontant l'escalier. Je la suivis, craignant qu'elle ne se trouvât mal. Je la retrouvai appuyée contre la rampe ; elle était d'une pâleur mortelle et elle m'écarta d'un geste impatient. — Non ! non ! Laissez-moi ! Je préfère être seule. Laissez-moi simplement en paix quelques instants. Allez retrouver les autres. Je lui obéis à contrecœur. John et Laurence étaient au salon et je les y rejoignis. Nous étions tous silencieux, mais je crois que j'exprimai la pensée de tous, lorsque je rompis enfin le silence en disant : — Où est Mr Inglethorp ? John hocha la tête. — Il n'est pas dans la maison. Nos regards se rencontrèrent. Où donc était Alfred Inglethorp ? Absence étrange et inexplicable. Je me souviens des dernières paroles de Mrs Inglethorp. Que signifiaient-elles ? Qu'aurait-elle ajouté si elle en avait eu la force ? Enfin, les médecins descendirent. Le docteur Wilkins avait l'air important, et se forçait de dissimuler une agitation intérieure sous un masque de froideur. Le docteur Bauerstein demeura au second plan, son grave visage barbu était inchangé. Le docteur Wilkins prit la parole. Il s'adressa à John : — Monsieur Cavendish, je vous demande de consentir à une autopsie. — Est-ce nécessaire ? dit John gravement, tandis que son visage se contractait de douleur. (A suivre...)