Nouveauté n Le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant (Nada) a plaidé pour la mise en place de tribunaux pour enfants. Dénonçant ce fléau qui gangrène les sociétés à l'échelle planétaire et en forte expansion chez nous, le président du réseau Nada plaide pour une meilleure prise en charge de cette frange de la société, l'ouverture de tribunaux spéciaux pour enfants. Abderrahmane Arar qui intervenait lors d'une rencontre sur les différentes formes d'agressions sexuelles, a mis l'accent sur l'aspect psychologique de cette réflexion. Il s'agit, selon lui, de protéger les enfants des effets négatifs entraînés par les procédures judiciaires. «La durée des procédures judiciaires est relativement longue au niveau des tribunaux, ce qui affecte négativement la psychologie de l'enfant et ses droits fondamentaux», a-t-il indiqué. Le projet des tribunaux que M. Arar souhaiterait voir se concrétiser sur le terrain, prendra en charge les procédures judiciaires propres à l'enfance. A Nada, on parle notamment des affaires liées aux agressions sexuelles, à la maltraitance et à l'emploi des enfants. Ces tribunaux devraient être, selon l'organisation, dotés de juges pour mineurs et d'avocats spécialisés dans le domaine de la protection des enfants. Dans son programme d'action qui s'étale jusqu'à 2013, Nada ambitionne de doubler les campagnes de sensibilisation contre les agressions sexuelles dont sont victimes les enfants. Le traitement réservé à ces derniers semble aussi prendre une grande part du dispositif annoncé. Lors de la rencontre ayant regroupé des organisations algériennes de défense des droits de l'enfant et Acting for Life, une ONG internationale, priorité a été donnée au renforcement des dispositifs de lutte contre la violence sexuelle à l'encontre des enfants. Ce rendez-vous a été une occasion d'échange d'expériences et les participants ont appelé les autorités à mettre le paquet sur les moyens et mécanismes pour l'élaboration d'un cadre de protection de l'enfance. La pédophilie devrait, selon ces ONG, appeler toute l'attention des pouvoirs publics. Les victimes de violences sexuelles ont besoin d'être accompagnées, accueillies et hébergées dans un environnement spécialisé pour une prise en charge médicale appropriée. A noter enfin que le réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant a reçu plus de 8 000 appels téléphoniques depuis le lancement du numéro vert «30 33» du programme «Je t'écoute». Le numéro vert «30 33» a été lancé en 2008 par Nada pour une durée de trois années. La wilaya d'Alger a été une zone pilote pour la première année de mise en service de ce numéro. Pour la réussite de cette opération, le défi relevé par Nada consiste à fournir au personnel en charge de ce programme une formation aux techniques d'écoute et de conseils. Et pour concrétiser cette ambition, le personnel a même été formé à l'élaboration d'un plan de communication-sensibilisation. Le programme «Je t'écoute» a permis, selon Abderrahmane Arar, de «maîtriser le mécanisme d'accompagnement et de gestion des situations difficiles et d'urgence, ainsi que la désignation de professionnels au niveau de différentes associations». A Alger, des chiffres effrayants Les résultats des enquêtes de police font ressortir que Alger est la première ville à souffrir de ce phénomène avec 174 victimes, suivie de Blida (78 victimes), Oran (69 victimes), Relizane (67), Ouargla (47), El-Oued (40), Djelfa (30), Tamanrasset (17). La tranche d'âge la plus touchée s'avère être celle se situant entre 16 ans et 18 ans, avec 532 cas. Celle de 13 à 16 ans en compte 528. Vient ensuite celle de 10 à 13 ans avec 206 cas et enfin les victimes de moins de 10 ans avec 393 cas.